Des syndicats de l'éducation nationale, tels que le Conseil national autonome des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) ne voient pas d'inconvénient à appliquer immédiatement le nouvel emploi du temps proposé par le ministère de l'Education nationale. Cependant, d'autres partenaires syndicaux rejettent l'application du projet, du moins pour cette année, car «il a encore besoin d'une étude plus approfondie». C'est le cas du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) qui «refuse d'appliquer d'autres expériences sur nos élèves». Contacté hier par téléphone, le président du Snapest, Meziane Meriane, qui rejette la proposition du ministère de l'Education portant application de cette nouvelle mesure sur des wilayas pilotes, s'interroge : «Jusqu'à quand continuerons-nous à utiliser nos enfants comme des cobayes». Pour lui, «le problème est posé et la seule solution est d'associer des pédagogues et des scientifiques pour bien étudier et examiner tous les aspects relatifs à ce sujet afin d'éviter toutes les failles et les bavures pouvant apparaître au fil du temps» et «éviter également que nos élèves soient encore une fois victimes des décisions prises d'une manière précipitée». «Pourquoi l'Algérie fait l'exception quand les autres pays du monde n'ont pas réussi dans telle ou telle expérience ?», se demande également notre interlocuteur, précisant que «ce qui n'a pas réussi en Espagne ou au Canada comment peut-il réussir en Algérie». S'agissant de l'impact de cette décision sur l'élève, Meziane Meriane estime que «l'enfant ne pourra jamais assimiler un cours de 45 minutes dans une classe de 45 élèves, soit une minute consacrée à chacun des élèves». Cette méthode sera «adéquate», selon lui, si les classes ne dépassaient pas 20 élèves. Un autre aspect abordé par notre interlocuteur est celui du nombre des séances par semaine. Actuellement, explique-t-il, l'enseignant est redevable de 18 séances mais avec la nouvelle mesure ce nombre passera à 24 séances, «ce qui est inconcevable», estime-t-il. En ce sens, il suggère de recruter de nouveaux enseignants ou de leur payer les heures supplémentaires dégagées avec le nouvel emploi du temps prévu par le projet du ministère de l'Education.