De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le conflit entre la direction de l'éducation de la wilaya de Bouira et la structure régionale du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) a connu, samedi dernier, un nouveau rebondissement, après la convocation du coordinateur du CNAPEST de la wilaya par la police, suite à une plainte déposée contre lui par le directeur de l'académie. Selon les membres de cette structure, le responsable local du CNAPEST a été entendu au sujet des réunions dans certains lycées et qui auraient, causé des retards dans l'application des programmes pour les élèves, ainsi que sur une réunion du bureau du syndicat au niveau de son siège situé dans le lycée Houari Boumediene de Bouira. Celle-ci ne devait pas avoir lieu sans l'autorisation de la direction de l'éducation, toujours selon son directeur. Pour le coordinateur, il s'agissait d'une «réunion tenue pendant les congés et la loi 90-14 permet au syndicat de tenir des réunions, dans son siège, sans demander des autorisations au préalable». Par ailleurs, selon un membre du bureau national du même syndicat, une seconde plainte, pour diffamation, a été déposée au niveau de la justice par le directeur de l'éducation, à propos de certaines déclarations diffusées sur le site Internet du CNAPEST et jugées calomnieuses par les responsables du secteur. Pour le coordinateur et la composante du bureau de ce syndicat, ces plaintes sont assimilées à des provocations visant à faire taire le CNAPEST, dont le coordinateur a été reçu, la semaine dernière, par le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, qui, après avoir écouté les doléances et les revendications contenues dans le rapport remis au ministère par la délégation du CNAPEST de Bouira, avait promis de prendre les décisions qui s'imposent afin de mettre fin à la situation prévalant au niveau du secteur de l'éducation de la wilaya. Selon les syndicalistes, le bureau national et l'ensemble des sections du CNAPEST au niveau de Bouira sont tenus au courant de l'évolution de la situation et attendent des décisions concrètes de la part du ministère, afin d'éviter le recours à d'autres contestations. Ainsi, les enseignants du secondaire et les travailleurs de l'éducation, de manière générale, attendent les mesures qui seront prises par leur tutelle, au sujet des revendications socioprofessionnelles, et aussi des «décisions fermes contre des responsables impliqués dans les dépassements, l'anarchie dans la gestion et les scandales» évoqués par le CNAPEST dans ses correspondances au wali de Bouira et aux autorités supérieures du secteur, et qui ont fait l'actualité depuis le début de la rentrée scolaire. Mais au lieu de solutions, c'est plutôt des complications qui leur sont servies.