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Appelez son père !
Hussein Dey
Publié dans Le Temps d'Algérie le 29 - 08 - 2009

Dans une salle d'audience, seuls les témoins convoqués à la barre ont le droit de jurer par Allah. Les inculpés et les victimes, jamais. C'est pourquoi la juge a passé un savon au papa inculpé de menaces...
Un inculpé de menaces veut excuser son fils, inculpé à son tour de coups et blessures qui est, ce mercredi, hospitalisé. «Vous avez un certificat de séjour à l'hôpital ?», demande machinalement et surtout pressée la présidente du pénal - section détenus - avec, aujourd'hui, pas moins de trente-deux dont les deux tiers sont entendus en flagrant délit. La juge relève les manches et balance, agacée : «Appelez, vous allez le vérifier» proteste-t-elle après ce qu'il venait de dire, deux secondes avant : «Appelez mon fils !»
- «Ah bon ! le tribunal doit l'appeler, c'est nouveau ça», dit sans sourire la juge qui s'adresse à la victime. Le jeune confirme les deux délits, en répondant oui à la troisième question.
- «Qui vous a agressé, vous ?», demande, les yeux mi-clos, Bahia Tabi, la juge, à la victime qui va profiter de l'aubaine pour tomber sur l'inculpé absent, ou si vous préférez «hospitalisé», et régler son compte au père qui est poursuivi pour menaces, fait prévu et puni par l'article 284 du code pénal qui dispose :
«Si la menace faite avec ordre ou sous condition a été verbale, le coupable est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de cinq cents à mille cinq cents dinars. Il peut, en outre, être interdit de séjour pendant un an ou moins et cinq ans au plus.»
Et cet article est inconnu de tout justiciable non assisté d'un conseil, mesure nécessaire pour plaider correctement le droit, outre les faits et surtout ne pas déborder sur le dossier. D'ailleurs, à cette occasion la présidente aura été magnifique pour arriver à la vérité.
Elle a imposé le question-réponse, une manière claire de travailler, évitant une perte sèche de temps et allant droit vers l'appréciation d'un verdict qui repose sur les preuves et/ou les témoins.
Dans la foulée, elle se retourne vers le papa, en ne quittant pas des yeux Halim Boudra, le procureur de l'audience :
- «Dites-nous un peu, inculpé.
Vous n'avez évoqué que les blessures que votre fils a reçues et qui l'ont envoyé à l”hôpital. Et vous dans tout cela ? Avez-vous, oui ou non, menacé ce jeune ?»
- «Non, jamais de la vie. Il a l'âge de ma fille cadette...»
- «Pourquoi alors de toute la cité, c'est vous qu'il poursuit ? Il y a bien quelque chose, non ?»
- «Je vous jure que...», répond le vieux qui est vite arrêté par la magistrate qui rougit.
- «Non, non, non, ce tribunal vous interdit de jurer. Si cela vous tient à cœur, allez ensemble à la mosquée, mais jamais ici», tranche-t-elle avant de se retourner encore une fois vers la victime.
- «Victime, de quelle manière vous aviez été menacé ?»
- «Il m'a dit des mots forts.»
- «Pourtant, dans un arrêt, la Cour suprême vous oblige à répéter mot à mot les menaces», précise la juge. La victime répond vite :
- «Madame la présidente, il m'a dit textuellement qu'il allait m'égorger tôt ou tard...»
- «Mais pourquoi donc tout cela, inculpé ?» demande, le front plissé par une douzaine de rides, la présidente.
- «Il nous a insultés.
Je n'ai pas pu rester maître de mes nerfs.»
- «Ah ! Donc vous confirmez les menaces. C'est bon. Monsieur le procureur, vos demandes SVP.»- «Six mois de prison ferme et mille dinars d'amende», murmure le parquetier dont le rôle essentiel est souvent de justifier de telles demandes.
Sur le siège, la juge condamne le vieillard à une peine de prison d'un mois ferme et son fils absent à six mois ferme.
Une opposition pour le fils est en vue, à défaut c'est l'incarcération. Mais ceci est une autre histoire. Avant de rejoindre le box, le vieux condamné se retourne vers la victime et balance : «Qu'as-tu gagné dans tout cela ? Tu t'es même désisté de tes droits. Pauvre type !» La juge, elle, avait une autre affaire sous les yeux.


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