De toutes les nécessités qui se font ressentir en Algérie, l'urgence de l'adoption d'une nouvelle politique routière a toujours fait l'objet d'une priorité, et ce, d'une manière criante, puisque les statistiques sur les accidents de la circulation portent l'Algérie à une position peu reluisante au niveau mondial. Et si l'APN a fini ce jeudi par adopter une nouvelle loi sur la circulation routière, cela ne doit être qu'un nouveau jalon qui, s'il n'arrive pas à endiguer l'hécatombe routière, fera sans doute dans le sens de réduire ses conséquences, qui plafonnent actuellement sur les chiffres de 10 morts par jour. Ainsi lors d'une séance en plénière, présidée par Abdelaziz Ziari, les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté ce jeudi à la majorité la loi portant approbation de l'ordonnance n°09-03 du 22 juillet 2009, modifiant et complétant la loi n°01-14 du 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière. Pendant son intervention devant l'hémicycle, le ministre des Transports, Amar Tou, a abordé les nouveautés prévues par la loi, dont «l'introduction du permis à points et l'instauration du permis probatoire». La loi prévoit également, a-t-il ajouté, un durcissement global des peines d'emprisonnement et des amendes pour les délits et un durcissement particulier sur les délits commis par les conducteurs des poids lourds. Les poids lourds, rappelle-t-on, ne sont pas pour rien dans la facture très salée sur nos routes, à l'image de l'accident de Ghazaouet survenu le mois passé, où un semi-remorque a fauché un fourgon de transport de voyageurs, et qui s'est soldé par un bilan très lourd de 16 morts. Autre que ces mesures astreignantes, la nouvelle loi prévoit une politique d'éducation routière, puisque le ministre précise que le durcissement des sanctions doit s'accompagner d'un travail de sensibilisation en direction des citoyens aux dangers de la route et des pertes humaines et matérielles occasionnées tous les ans, tout en soulignant la nécessaire conjugaison des efforts de toutes les parties concernées (gendarmerie, sûreté nationale, écoles, mosquées et universités) afin d'endiguer ce phénomène. Surtout avec la hausse constante du nombre de véhicules du parc national passé de 3 millions en 2006 à près de 5,5 millions de voitures cette année. Par ailleurs, le rapport de la commission des transports et des télécommunications de l'APN a évoqué les objectifs de cette loi, notamment l'introduction de nouvelles définitions et l'enrichissement d'autres définitions existantes, la consécration du principe de la rétention du permis de conduire, l'instauration du permis probatoire à la place de l'attestation provisoire de conduite et l'introduction du permis à points. La loi vise, en outre, la révision à la hausse des niveaux des paliers d'amendes forfaitaires, l'introduction de nouvelles infractions et la requalification de certaines infractions en délit. En attendant la réalisation du fichier national des permis de conduire et du fichier national des cartes grises, la lutte contre l'insécurité sur les routes reste une priorité pour les pouvoirs publics avec l'élaboration d'une politique nationale de la sécurité routière.