En dehors du rituel et du sacré propre au religieux, Ramadhan rime avec réorganisation du budget familial, diront les économistes, mais la particularité du Ramadhan 2009, c'est qu'il tombe en pleine saison caniculaire. Il coïncide cette année avec le retour des vacances et la rentrée scolaire, ce qui a secoué considérablement la bourse de la ménagère car le souci majeur des ménages est d'insérer un budget de Ramadhan au milieu de celui des vacances et de la rentrée scolaire. Chose ardue puisque l'escalade des prix des produits de large consommation n'est plus à décrire. Selon les témoignages recueillis parmi les citoyens de bourse moyenne, la formule est toute simple : la durée des vacances a été écourtée et les dépenses de l'Aïd sérieusement amputées car alliées à celles de la rentrée scolaire pour les enfants. A mi-Ramadhan, les prix des fruits et légumes n'ont pas baissé d'un iota, pis pour certains produits les prix ont pris une ascendance épouvantable. C'est le cas de la viande affichée au début du mois sacré à 700 DA qui se retrouve à 750 DA, le poulet qui maintient le cap à 300 DA, de même la pomme de terre affichée toujours à 40 DA. Pour le cas des fruits, ils demeurent inaccessibles aux bourses moyennes. Mais que dire des ménages à faible revenu ? Parler du budget de Ramadhan conduit à énumérer directement les charges alimentaires car c'est le gros lot des dépenses du mois sacré. Car en parallèle, ce sont les tenues vestimentaires des enfants en prévision de la rentrée scolaire et de l'Aïd qu'il faut énumérer. Pour le cas de Sétif, la prolifération des magasins made in China ces dernières années est venue à point pour conforter les peines des ménages soumis à rude épreuve en pareille occasion. Car même à l'instar de l'habillement d'importation, le produit algérien est considéré comme pareillement cher, si l'on se réfère aux témoignages des pères de familles. A Sétif, des quartiers entiers ont pris forme et où les vêtements chinois de seconde classe abondent. Là les ménages habillent leurs enfants de qualité mais où parfois les prix sont insignifiants. Habiller entièrement un enfant revient à près de 2000 DA. Outre cela, pour les bourses les plus démunies et dont le pouvoir d'achat subit un recul effrayant, c'est la friperie qui offre les meilleures alternatives, notamment pour les familles nombreuses. Pour le calcul du budget de Ramadhan, d'aucuns s'accordent qu'il dépasse largement les prévisions envisagées au préalable. Sur les personnes questionnées issues de la catégorie moyenne, pour une famille de 5 à 6 personnes, le budget mensuel varierait entre 80 000 DA et 100 000 DA pour un revenu de 30 000 DA. Dans leur majorité, les personnes questionnées auront déboursé jusque-là près de 30 000 DA. Et si sur un plan purement arithmétique, la proportion ne paraît guère équilibrée, c'est le facteur de la débrouille qui intervient pour venir à bout des peines des salariés. En effet, vendeurs dans des carrés improvisés, travail à mi-temps dans les commerces ou taxi clandestin sont devenus des jobs à même d'équilibrer les charges et alimenter le budget familial, notamment en pareille saison.