Ramadhan est le mois où le taux des dépenses des ménages constantinois augmente. Les différentes dépenses quotidiennes ont dépassé les prévisions des milliers de foyers. La flambée inexpliquée des prix des produits de grande consommation a largement chamboulé les budgets de la majorité des familles, selon les estimations des observateurs de la scène socioéconomique. Les Constantinois vivent depuis le premier jour du mois de jeûne au rythme des dépenses qui se multiplient au quotidien. En effet, les moyennes et les petites bourses dépensent entre 500 et 1000 DA chaque jour pour acheter des aliments et des produits nécessaires. Plusieurs personnes nous ont confirmé leur désarroi puisque leurs frais ont dépassé leurs prévisions. «Je dépense au quotidien 800 DA vu la hausse des prix des produits. Ainsi, la somme d'argent que j'ai réservée pour le mois de Ramadhan, à savoir 20 000 DA, est jugée très insuffisante. Pour subvenir aux besoins de ma famille, je suis obligé de dépenser l'argent économisé pour l'achat des vêtements de l'Aïd», dira un employé de bureau, père de 4 enfants. C'est le cas des milliers de fonctionnaires et d'ouvriers, tels Soufiane, Hacen, Salah et Abdelaziz qui nous ont confié qu'ils déboursent entre 700 et 800 DA chaque jour, soit entre 5000 et 6000 DA par semaine, pour le transport et pour acheter des aliments de large consommation durant le mois de Ramadhan. «Ma paie mensuelle est 20 000 DA. Acheter deux sachets de lait, 7 baguettes de pain, quelques kilos de légumes et un demi-poulet me coûte environ 500 DA par jour. Je ne peux me permettre l'achat des fruits quotidiennement vu leurs prix inabordables», répliquera Mohamed, ouvrier dans une usine privée. Pour Nacer, cadre moyen, ce sont pas moins de 8000 DA à débourser chaque semaine afin de répondre favorablement aux besoins de sa petite famille. «J'ai dépensé durant la première décade de Ramadhan 9000 DA, alors que mon salaire mensuel ne dépasse pas 25 000 DA. La grande partie de ladite somme concerne les achats ordinaires dont les légumes, le pain et les friandises du mois», nous a expliqué un fonctionnaire, père de 5 enfants. Dans le même sillage, Azzouz, technicien supérieur de la santé, nous a affirmé que les dépenses quotidiennes durant ce mois sont excessives. «Une grande partie du budget du mois de Ramadhan est réservée pour l'achat des produits alimentaires. Pour payer les factures d'électricité et de gaz, c'est une autre histoire», lancera-t-il. «Je dépense en moyenne 900 DA/jour pour subvenir aux besoins de ma famille qui est composée de 6 membres. Je n'utilise aucun moyen de transport pour rejoindre mon travail, ce qui me permet d'acheter chaque jour deux quotidiens nationaux», affirmera Djamel, un employé dans une administration publique. «C'est inadmissible, mon mari est obligé de débourser chaque jour 1000 DA afin d'acheter des produits et des aliments que les six membres de ma famille consomment généralement le long du mois de Ramadhan, à savoir le lait, le pain, la viande, les légumes, les boissons gazeuses et la pâtisserie locale», dira Souheila, enseignante dan un CEM. Si les dépenses journalières et mensuelles dépendent d'un individu à un autre et d'une famille à une autre, elles sont jugées par tous les Constantinois «excessives». La question qu'on devrait poser est : combien d'argent a été dépensé depuis le début de ce mois à Constantine ?