Le recrutement et encore le recrutement, c'est du moins le souhait émis par les syndicats de l'enseignement à l'orée de ce nouvel exercice scolaire chargé de sept semaines supplémentaires, dont la charge ne peut être supportée que par l'enrôlement d'un nombre important de nouveaux enseignants dont la liste commencera par les quelque 30 000 contractuels, dont certains attendent depuis longtemps. Alors que la rentrée des enseignants se fera officiellement ce dimanche, il reste que la tutelle n'a pas encore arrêté les dates des concours de recrutement ni encore le nombre de places à pourvoir au niveau de chaque wilaya, ce qui n'a pas été sans soulever la réprobation de tous les nouveaux diplômés, ou encore les moins nouveaux, qui attendent de se faire une place parmi la famille pédagogique. Tandis que les enseignants contractuels n'arrivent pas encore à voir le bout du tunnel, et voient leurs chances d'être recrutés reportées à une date ultérieure, et surtout leurs espoirs faits des promesses du ministre en juillet s'étioler. Mais il reste toujours qu'une décision émanant du ministère de l'Education finira par intégrer les contractuels, puisqu'il est vraiment tard pour organiser des concours de recrutement. Ainsi du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), on pense que c'est vraiment malheureux que ça se passe comme ça, comme l'a signifié l'un des responsables de ce syndicat, Idir Achour, qui a toutefois souhaité que ce retard soit «comblé par la simple décision de réintégrer les enseignants contractuels, sinon si on s'amuse à organiser les concours en octobre et de ce fait afficher les résultats en janvier, ça va se répercuter par un grand chamboulement, à commencer par toutes les classes qui n'auront pas de profs dès ce 13 septembre, et encore les classes auxquelles on fera changer les profs au milieu de l'année scolaire», chose la plus abominable, a souligné notre interlocuteur. Avant de continuer que tout ce bouillonnement va certainement faire réagir les enfants, surtout au niveau des lycées où le mécontentement reste très prévisible. «Tandis que nous les syndicats on subit toujours le pouvoir administratif, et les parents d'élèves le pouvoir pédagogique», a souligné M. Achour. Par ailleurs, le responsable du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), Meziane Meriane, souligne que ces retards vont déboucher sur énormément de problèmes «puisque pour pallier le manque d'enseignants, les professeurs seront sollicités pour faire des heures supplémentaires, chose que nous n'accepterons jamais», a-t-il ajouté, tout en insistant sur la nécessité de recruter, dont bénéficieront et les contractuels et les nouveaux diplômés qui attendent d'intégrer la vie professionnelle. Pour le responsable du Snapest, la chose la plus importante pour l'instant reste le recrutement qui ne fera que stabiliser la famille de l'éducation, qui pour rappel renferme pas moins de 30 000 contractuels, dont certains sont là depuis quinze ans, attendant cette décision salutaire de la part de la tutelle qui fera de leur recrutement une issue à la situation.