Durant le mois de Ramadhan, beaucoup d'Algériens sont épris d'un sentiment de piété. Le mois sacré est considéré par les musulmans comme l'occasion de se repentir. Parmi les activités religieuses durant le neuvième mois lunaire, les citoyens visitent le tombeau de Sidi Abderrahmane, mausolée situé à la Casbah. La visite au mausolée du saint patron d'Alger est une coutume pratiquée depuis la mort de ce dernier. La tradition est héritée de génération en génération. Par contre, les jeunes d'aujourd'hui respectent le fondateur de la zaouia rahmania, mais ne se rendent pas au chevet de sa tombe. A l'intérieur de la Coupole, l'on remarquera les multiples cadres de sourate et de louanges accrochés au mur. Les lustres de cristal expliquent en quelque sorte les raisons pour lesquelles les gens pensent à la sacralité des lieux. Ils pensent que recevoir la baraka du saint homme permettra d'exaucer leurs vœux. En effet, attabaruk est l'objectif premier des visiteurs. Quelques hommes lisaient ou psalmodiaient des versets du Coran. Des femmes assises dans un silence profond, d'autres conversaient avec le gardien des lieux. Agé d'une trentaine d'année, Zoubir, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est pour les uns une source d'information religieuse et pour d'autres un confident. Au sein de la Coupole de Abderrahmane Ath-Thaâlibi, des femmes et des hommes, méditant, implorent Allah par l'intermédiaire du saint. Diverses pratiques sont exercées, telle la tournée autour du tombeau. Des femmes plongent leur tête dans les dizaines de draps qui couvrent la tombe, la plupart des cas pour demander le dénouement d'un problème. Les oulémas des quatre courants du sunnisme, à savoir le malékisme, le hanafisme, le chaféisme et le hanbalisme, condamnent les pratiques observées dans les mausolées, en indiquant qu'elles sont contraires à l'islam, religion qui recommande l'Unicité absolue d'Allah. Enfin, une petite leçon d'histoire s'impose. Sidi Abderrahmane est né en 1384 aux Issers, dans l'actuelle wilaya de Boumerdès. Il est issu d'une famille d'intellectuels, de savants et de théologiens musulmans. Parti à la quête du savoir en Orient, il s'établit à Alger en 1414 pour occuper la fonction de cadi. Il décède en 1471. A proximité de la kobba qu'abrite le tombeau de Sidi Abderrahmane, d'autres personnalités de la Régence, période ottomane, y sont entrés.