Achevé il y a quelques mois seulement, le nouveau port de pêche et de plaisance de la ville côtière de Tigzirt est devenu, en l'espace d'un temps relativement court, le lieu de prédilection et d'évasion nocturne favori et le plus visité dans toute la wilaya de Tizi Ouzou, en ce mois sacré. Réalisé sur l'ancienne petite plage, juste en bas des ruines romaines, le port de Tigzirt, de l'avis des touristes qui ont eu l'occasion de le visiter, est un véritable chef-d'œuvre. Les jardins et les immenses espaces de verdure, constitués de pelouses et d'arbustes d'ornement qui cernent l'aire de jeux, attirent des centaines de familles et couples durant la journée. Au crépuscule, quelques moments seulement après l'adan, c'est la ruée vers cet endroit féerique qui en a charmé plus d'un. Les ressacs des vagues de la grande Bleue produisent un son musical qui souhaite la bienvenue aux visiteurs. Le calme de la mer est accueillant. Ils viennent de partout, en plus des communes limitrophes, affluent de Tizi Ouzou, Fréha et de la haute Kabylie, même pour passer quelques moments de relâche au bord de la mer. «Je viens d'Attouche, à une vingtaine de kilomètres d'ici, chaque soir avec ma femme pour passer un bon moment dans cet endroit. Vraiment, c'est très propre, en plus de cela le lieu est sécurisé et le respect règne. Parfois, on n'a même pas où poser le pied vu le nombre important de gens qui affluent au quotidien», nous déclare un père de famille rencontré sur les lieux. En effet, une équipe d'agents de sécurité veille au grain et une autre sur la propreté des lieux. Sur les rivages, des dizaines de pêcheurs se préparent pour une virée nocturne au large avec leurs barques de fortune pour poser leurs filets. «Le poisson se fait très rare ces jour-ci, mais tout de même, la mer est très calme alors on en profite», nous dit un jeune pêcheur qui s'apprête à embarquer. Le nombre de visiteurs ne cesse d'augmenter au fil des heures. Certains jeunes se permettent même quelques plongeons. Le parc de voitures est archicomble. Le seul ingrédient qui manque ce sont les toilettes publiques. Apparemment, les responsables de ce port n'ont pas pensé à réaliser des toilettes dans une ville touristique comme Tigzirt. Juste à côté, à la céleste presqu'île, un groupe de férus de la pêche à canne se tiennent debout comme des soldats, des cannes à pêche à la main durant des heures avec patience et enthousiasme. «Parfois, on ramène quelques pièces, d'autres fois rien. L'essentiel c'est qu'on passe tranquillement ici notre temps, c'est mieux que de jouer aux dominos dans des cafés de toute façon», lâche un vieux retraité visiblement décontracté. L'odeur iodée de la mer envahit les narines jusqu'en haut des ruines romaines qui surplombent la baie de l'antique Iomnium. Au lieu-dit la basilique, un groupe de jeunes, ou plutôt une troupe musicale, interprète magistralement les chansons du maestro Dahmane El Harrachi. La ville de Dellys apparaît au loin vers l'ouest tel un bijou par le scintillement de ses lumières. Les journées se succèdent et se ressemblent à Tigzirt et les gens profitent des ces belles journées d'été qui précèdent la rentrée scolaire.