Le trafic d'armes et de munitions, de stupéfiants, de véhicules, les atteintes à l'économie nationale, la contrebande et le trafic de monnaies sont les quelques délits que les gendarmes ne cessent de réprimer en diverses régions du pays. C'est à un véritable jeu du chat et de la souris auquel s'adonnent les gendarmes pour contrecarrer et déjouer les plans des réseaux qui activent à travers le pays. Le renseignement, autrement dit la collaboration des populations implantées en diverses régions du territoire national et la banque de données établie durant les années précédentes ont été les facteurs qui ont permis aux services de la gendarmerie de perpétuer leur lutte contre le crime organisé qui, il faut le dire, bénéficie du soutien des autochtones en certaines zones du pays. Il est très difficile et risqué de combattre les réseaux de trafic d'armes et de munitions pour la raison que ces derniers activent à la faveur de la protection que leurs fournissent les divers groupes terroristes disséminés. Malgré cela et au terme de minutieuses investigations, une cartographie a été élaborée par les services de la gendarmerie. Un document qui indiquera que M'sila et Barika sont, entre autres, les plaques tournantes du trafic d'armes et des munitions. C'est dire que de véritables usines de fabrication d'armes et de bombes artisanales ont été découvertes au terme d'enquêtes. Concernant le trafic d'armes, les services de la gendarmerie ont traité, durant les neuf premiers mois, 647 affaires qui ont conduit à l'arrestation de 742 personnes dont 351 ont été incarcérées après confirmation des faits qui leur ont été reprochés. Il est notoirement connu que les réseaux de trafic d'armes, interconnectés aux autres réseaux criminels, activent grâce à des relais et suivant des modes opératoires identifiés par les services de sécurité. Il est utile de souligner que ces réseaux ont des ramifications dont les tentacules s'étendent du Sahel aux pays frontaliers (Tunisie et Libye) en passant par la Kabylie. Les réseaux transnationaux de trafic de stupéfiants et de carburant sont les premières sources de financement du terrorisme. Un fait incontestable qui donne une véritable dimension au crime organisé. C'est également les raisons du leitmotiv des services de sécurité. Dans leur lutte effrénée contre le crime en général, les multiples services de la gendarmerie ont traité des affaires inhérentes au trafic de véhicules. C'est ainsi que 464 personnes ont été interpellées dont 64 écrouées à l'issue de 280 enquêtes diligentées suite à des plaintes émanant de victimes ou d'informateurs. Parmi ces affaires, il sied de préciser que «bon nombre de ces affaires ont pris racine sur le sol étranger. La Belgique, l'Allemagne, la France en sont les pays les plus touchés par ce trafic». Au terme des opérations menées par la Gendarmerie nationale, 246 véhicules ont été récupérés. Le trafic de stupéfiants, une des activités les plus lucratives pour les réseaux interconnectés, a fait l'objet d'une attention particulière de la part des services de sécurité. C'est ainsi que 2406 individus ont été écroués pour trafic de stupéfiants. Hormis les 49 tonnes de cannabis saisies, les gendarmes ont également saisi 1642 plants de cannabis et 977 autres d'opium. 26 296 comprimés de psychotropes, 40 grammes de cocaïne ainsi que 200 grains d'opium et 5739 grains de cannabis. Les criminels ont souvent recours au faux et usage de faux pour acheminer leur cargaison d'un point à un autre ou pour introduire une quelconque marchandise via les frontières. Dans ce contexte, les tuniques vertes ont constaté 749 affaires de faux, arrêté 904 personnes et écroué 445 d'entres elles. Par ailleurs, les diverses brigades opérationnelles ont mené une lutte éreintante contre l'émigration, vecteur de divers fléaux. Dans ce contexte, 4410 individus de diverses nationalité ont été interpellés. Suite aux 1186 affaires constatées, 1003 d'entres ces personnes ont été écrouées pour faux et usage de faux ou détention de passeport ou carte de résidence falsifiée. 3227 étrangers pour la plupart africains ont été refoulés vers leur pays d'origine. Sur cette question, il sied de souligner que ces opérations génèrent d'importants frais pris en charge par notre gouvernement qui, pour lutter contre ce fléau, a façonné une loi qui réprime les personnes qui donneraient assistance ou hébergeraient les immigrants clandestins. C'est en définitif 7647 affaires relevant du crime organisé qu'ont traité les brigades territoriales à travers le territoire national. Ces opérations ont été sanctionnées par l'arrestation de 11 712 personnes de différents âges et de sexe dont 4755 d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt par les magistrats. Il est à souligner que ce sont les résultats obtenus durant les neuf premiers mois de cette année. Cela dit, les chiffres éloquents réalisés par les gendarmes seraient autrement plus choquants si l'on adjoignait ceux obtenus par les services de la police et des services des douanes. La poursuite des faux monnayeurs a permis de récupérer 1 560 000 DA Le faux constitue une des pratiques de base pour les réseaux du crime organisé. Comme on falsifie des documents administratifs ou autres, ont falsifie la monnaie pour tromper et acquérir de vrais billets. Il est aussi fréquent que des réseaux, avec la collaboration de spécialistes, façonnent de faux billets à des fins d'acheter des armes ou de la drogue. C'est ce qu'on appelle le paiement avec de la monnaie de singe. Les immigrants africains excellent dans l'art d'escroquer des personnes. En proposant des billets recouverts d'une couche de protection noirâtre ils arrivent à appâter des individus cupides. La première étape de leurs procédés consiste en une démonstration durant laquelle, la couche est dissoute à l'aide de produits pour laisser apparaître les billets verts (dollars) ou les euros. Une fois appâté, le client se propose d'acheter les feuilles noirâtres croyant être en possession d'une fortune acquise avec quelques billets. La désillusion ne tardera pas à venir. En somme, les faussaires ont de tout temps existé dans le monde et les conséquences de leurs activités saignent dangereusement l'économie car, dans certains cas, des sommes colossales sont transférées vers l'étranger sans aucune contrepartie. Connaissant toutes les astuces utilisées par les faussaires, les gendarmes opèrent une traque quotidienne et sont à l'écoute de toutes les informations émises sur les agissements de certains groupes ou personnes. Le travail de taupe qu'ils ont mené les a conduit à récupérer 1 560 000 DA, soit 156 millions de centimes en coupures de 1000 DA, 140 000 DA en coupures de 500 DA, 36 200 DA en coupures de 200 DA soit 1 736 440 DA. Autrement dit, la coquette somme de 173 millions 644 000 centimes en plusieurs coupures. Si par le passé les réseaux étaient favorables à la contrefaçon de billets européens, aujourd'hui, ils préfèrent contrefaire des billets algériens. La raison étant que les billets européens et plus particulièrement américains sont tellement protégés qu'ils sont devenus infalsifiables. En Algérie, nos billets sont falsifiables car seuls le filigrane et l'hologramme constituent leur protection.