Les réformes engagées dans le secteur de l'enseignement supérieur doivent être «approfondies pour permettre à l'université algérienne de relever des défis qu'imposent l'avènement de la société de l'information et l'économie du savoir et de la connaissance». S'exprimant à l'occasion de la réunion d'évaluation du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a instruit le gouvernement à poursuivre et intensifier les réformes engagées dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, en vue de promouvoir les disciplines scientifiques et techniques, indispensables au développement économique et technique. Mais «l'Algérie a toujours besoin de la formation en sciences sociales et humaines pour promouvoir sa culture et son identité, assurer une dynamique équilibrée de la société et encadrer le service public», a-t-il relevé. Un accent a été mis, par la même occasion, sur l'amélioration des conditions des étudiants et le respect des délais de réalisation des infrastructures. Les réformes seront poursuivies L'année universitaire 2009-2010 sera celle de la poursuite des réformes. Parmi les nouvelles mesures visant l'amélioration de la qualité de la formation figure notamment l'ouverture de classes préparatoires dans les écoles nationales dans plusieurs spécialités telles que les sciences et technologie, les sciences économiques commerciales et de gestion, ainsi que des classes préparatoires intégrées en informatique et en architecture. Il s'agit aussi de la création de nouvelles écoles supérieures spécialisées en technologie, journalisme, sciences politiques et management et l'ouverture de filières à recrutement national, notamment dans les disciplines scientifiques et technologiques. Ceci s'est traduit par l'amélioration de la qualité de l'encadrement par la poursuite de l'exécution du plan de formation des formateurs, la mise en place d'un dispositif d'évaluation et d'assurance qualité qui sera concrétisé à partir de cette rentrée universitaire. L'effectif des étudiants attendu est estimé à 1 164 137 étudiants parmi lesquels 134 981 nouveaux bacheliers, dont 57,7% sont des filles. Ils seront encadrés par près de 35 000 enseignants, dont près de 7000 de rang magistral, avec un taux moyen d'encadrement de l'ordre de 01 enseignant pour 30 étudiants. Pour les capacités d'accueil pédagogiques et œuvres universitaires, le secteur dispose de 1 200 000 places pédagogiques et près de 510 000 lits d'hébergement. En termes de développement du réseau universitaire, un centre universitaire, 04 écoles nationales supérieures et 56 résidences universitaires, seront opérationnels à la rentrée universitaire. Extension du système LMD Par ailleurs, le système LMD sera élargi à travers l'ouverture de nouvelles licences, de nouveaux masters et du cycle de doctorat qui vient parachever la nouvelle architecture des enseignements, et verra l'ouverture des classes préparatoires et de nouvelles écoles nationales supérieures ainsi que des filières à recrutement national. En matière de formation doctorale et de formation des formateurs, il est prévu l'ouverture de 7184 postes de formation en magistère, 2240 postes en 3e cycle/LMD et 2450 postes en résidanat. Le nombre d'écoles doctorales, quant à lui, atteindra 83, couvrant ainsi l'ensemble des champs disciplinaires. En termes de nouvelles livraisons des capacités pédagogiques et d'œuvres universitaires, inscrites au titre des différents programmes de la période 2005-2009, 251 850 places pédagogiques, 172 000 lits d'hébergement et 22 restaurants centraux ont été livrés. La restructuration des grandes universités a concerné l'université d'Alger qui a été réorganisée en trois universités. Une bourse de 12 000 DA pour les étudiants en doctorat Comme annoncé par le président, les bourses en graduation des étudiants sont augmentées, à partir de cette année, de 50% en même temps qu'est instituée, pour la première fois, une bourse mensuelle de 12 000 DA pour les étudiants en doctorat. Pour les enseignants chercheurs, un programme de logement a été réalisé et a atteint un stade avancé pour la première tranche de 3500 unités. Mettant à profit la projection du programme quinquennal de développement 2010-2014, le secteur entend se préparer à accueillir 2 millions d'étudiants dans les structures d'accompagnement et de soutien offrant toutes les commodités requises.
Une télé dès 2010 Par ailleurs, le réseau de visioconférences et de télé-enseignement, qui est déjà opérationnel au niveau des universités, sera élargi à partir de la rentrée 2009-2010 aux écoles préparatoires et aux écoles nationales. Ce nouveau mode d'apprentissage sera renforcé par la mise en place de la chaîne universitaire du savoir qui sera opérationnelle au courant du deuxième semestre 2010. Pour sa part, le système de bibliothèque numérique et d'information scientifique et technique sera renforcé par l'extension de la mise en réseau des bibliothèques des établissements. 100 milliards DA pour la recherche scientifique Le secteur a engagé les démarches nécessaires pour la mise en place d'un réseau sectoriel et système d'information d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. Pour ce dernier volet, les principales actions déjà entreprises sont la mise en place de 12 nouveaux comités sectoriels permanents (CSP) et l'installation prochaine du Conseil national d'évaluation qui sera un véritable socle de promotion de notre système national de recherche pour l'ériger au niveau des standards internationaux. Le nombre des laboratoires de recherche a également augmenté pour passer de 640 à 783 laboratoires agrées auprès des établissements d'enseignement supérieur, le lancement programmé de 200 blocs laboratoires de recherche, la création de 6 nouvelles unités de recherche, la création d'un Centre national de recherche en biotechnologie (CNRB). La mise en plan des programmes nationaux de recherche a nécessité la mobilisation de plus de 1000 experts nationaux et étrangers. Le financement de la recherche scientifique sur le budget de l'Etat a atteint près de 50 milliards DA pour la période 2005-2009 alors qu'une enveloppe financière de 100 milliards DA lui est consacrée pour les cinq prochaines années. Le président a recommandé, à ce sujet, «de veiller au parachèvement de la construction du système national de la recherche afin de permettre à notre pays de s'inscrire dans le mouvement universel du développement qui s'appuie principalement sur l'économie de la connaissance». A l'adresse des chercheurs, Abdelaziz Bouteflika a relevé que le secteur de la recherche doit veiller, à travers ses actions, à décloisonner la recherche universitaire et s'ouvrir sur les entreprises et les institutions sociales. Il a plaidé pour la concertation avec les sociétés scientifiques en vue d'accompagner les politiques de santé publique, les industriels et les associations professionnelles en vue d'accompagner la mise en place de la relance industrielle, le développement et la promotion de la coopération et des échanges avec les secteurs utilisateurs. 21 000 enseignants chercheurs en 2009 Parmi les progrès accomplis au plan du renforcement du potentiel scientifique figure la hausse du nombre d'enseignants chercheurs impliqués dans les laboratoires de recherche qui est passé de 17 000 à 21 000, entre 2008 et 2009, et la progression du nombre de chercheurs permanents qui est passé de 1500 à 1900 pour la même période. Il est question aussi de la mise en valeur du réseau en photonique et laser «Nour 21» qui va doter le pays, au courant de l'année 2010, d'une véritable industrie des lasers, la programmation de sept plateaux techniques et d'unités de recherche de soutien et d'aide au diagnostic (URSAD), de 03 pôles de compétitivité dans le domaine des industries électroniques, d'un Centre national de recherche sur les technologies agroalimentaires, d'un centre en nanotechnologie et d'un centre de recherche en mines et métallurgie, et de 15 nouveaux centres de recherche. Des incitations pour les entreprises Pour inciter les entreprises à faire appel à l'université, des mesures incitatives ont été arrêtées pour la promotion et le développement de la recherche. Il s'agit des incitations fiscales et de la suppression de la TVA pour l'acquisition de matériel et équipement scientifique. S'agissant de la coopération internationale, les actions entreprises dans le cadre du partenariat international ont concerné plusieurs domaines dont le prototypage au sein des centres de recherche, l'exploration des fonds marins et océanographie, la mise en place d'une tour centrale solaire, la mise en place de l'institut de l'eau et de l'énergie avec l'Union africaine. Au plan de l'impact de la recherche, des efforts ont été déployés par le secteur pour aligner les laboratoires algériens sur les indicateurs de classement universels des universités, ce qui a permis de mettre en exergue la production scientifique qui s'est déclinée au 1er juillet 2009 par 20 238 publications internationales de «Rang A» enregistrées, contre seulement 4250 en 1998.