Les syndicats ne cessent de revendiquer l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail qui stipule que le salaire national minimum garanti (SNMG) comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature. Les représentants des travailleurs affirment que cet article empêche une augmentation conséquente des salaires. Théoriquement, le SNMG est fixé à 12 000 DA alors qu'en réalité le «smicar» algérien ne perçoit que 9000 DA. C'est ce qu'affirment les représentants des travailleurs. Il suffit de jeter un regard sur la grille des salaires, explique le chargé de la communication du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, pour comprendre que le SNMG ne dépasse pas 9000 DA. «Le SNMG équivaut à 200 fois le point indiciaire qui est de l'ordre de 45 DA de coefficient. Ce qui donne un SNMG de 9000 DA», explique M. Idir. L'article 87 bis, ajoute-t-il, inclut, dans la fiche de paie du smicar, les primes mensuelles et les primes de rendement trimestrielles. «On inclut la prime de rendement dans le SNMG alors que celle-ci est laissée à l'appréciation de l'employeur. Théoriquement, on considère que cette prime, de l'ordre de 30%, est touchée dans sa globalité, mais dans la pratique cette prime non seulement n'est pas fixe, mais n'est pas versée à tous les employés», souligne notre interlocuteur. Par ailleurs, si l'article 87 de la loi 90-11 stipule que le SNMG est déterminé sur la base, entre autres, de l'indice des prix à la consommation, en réalité, affirme M. Idir, cet élément n'est pas pris en considération par les pouvoirs publics. «Toutes les études effectuées par les syndicats sur la base des prix à la consommation montrent que le SNMG doit être fixé à 35 000 DA», indique notre source. Le secrétaire général du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire (Snapet), Meziane Meriane, affirme que tant que les articles 87 et 87 bis qui fixent le SNMG ne sont pas abrogés, l'augmentation du SNMG n'aura aucun impact sur les salaires des travailleurs de la fonction publique. «L'augmentation ne concernera que les secteurs économiques et privés. En réalité, il n'y a que les salaires indexés sur le SNMG qui seront concernés par toute augmentation», souligne notre interlocuteur. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil national des professeurs et enseignants du secondaire (Cnapest), Nouar Larbi, affirme que la non-abrogation de l'article 87 va à l'encontre des orientations du président Bouteflika dans le cadre de la réforme du système salarial algérien. Par ailleurs, M. Larbi affirme que l'augmentation du SNMG sera au bénéfice des moudjahidine, puisque leurs salaires sont indexés sur le SNMG. «Les moudjahidine perçoivent un salaire d'une valeur de 2,5 fois le SNMG, alors que les walis touchent un salaire équivalent à huit fois le SNMG», souligne M. Larbi.