Branche de la grande famille des Zenètes qui donna le nom de Oued Righ à la contrée y serait venue au cours du Ve siècle. Au temps des Romains, le pays fut toujours un foyer menaçant où venaient se réfugier les révoltes berbères qui troublaient la tranquillité de la Numidie romaine. Les Romains n'occupèrent jamais Oued Righ. Ils se contentaient d'y faire effectuer quelques tournées intermittentes de police par leurs légions cantonnées dans le Zab voisin. Dans le seconde moitié du VIIe siècle Sidi Okba envoya un de ses lieutenants El Hassan, convertir et diriger le pays qui se trouve entre Biskra et Ouargla. D'après les gens du pays, ce responsable s'appellerait plutôt El Hachène et serait l'ancêtre des Ouled El Hachène de Oued Righ et chaque année au début de l'automne, la Hadra des Ouled El Hachène est organisée dans cette région pour célébrer cet évènement. Aux Xe et XIe siècles, Touggourt et sa région subissent l'influence de l'ibadisme dont les chefs défaits dans le Nord sont venus chercher refuge à Ouargla et Sedrata dans l'Oued Mya. Au moment de la vague hilalienne, les ksour de Oued Righ étaient passés sous l'autorité des sultans hammadites du Hodna . Par la suite, Touggourt eut ses propres gouverneurs les Beni Obeidallah qui étaient des riches autochtones et qui pratiquaient au même titre que leurs sujets le rite ibadite. Ibn Khaldoun attribue la ruine du pays à Ibn Ghania à l'occasion de ses guerres avec les Almohades qui avaient fait des incursions dévastatrices dans l'Oued Righ. Par la suite, le pays fut soumis aux Almohades puis aux Hafsides et dépendait d'Ibn Mozni qui gouvernait à Biskra au nom de cette famille. Le malékisme fut introduit dans le pays par les pèlerins venus du Maroc qui se rendaient aux lieux saints de l'Islam par caravanes. C'est par une des ces caravanes qu'arriva à Touggourt le cherif Sidi M'Hemed Ben Yahia El Idrissi qui dirigea le pays pendant quarante ans et fut le principal propagateur du rite malékite dans la région. Un autre pèlerin va marquer l'histoire de Oued Righ, El Hadj Slimane Elimer dit Djelab, qui y arriva en 1445 et fut le fondateur de la dynastie des Djellabs qui régna pendant quatre siècles sur Touggourt et sa région. En 1528 lorsque le Baylik de Constantine fut organisé, les Beys eurent comme principaux mandataires dans le sud le Cheikh El des Douaoudas et le sultan Ben Djellab de Touggourt. En 1552 les habitants de cette ville et leurs voisins de Ouargla ayant refusé de s'acquitter de l'impôt, le Pacha Salah Raïs, avec 1000 cavaliers et 8000 fantassins vint mettre le siège devant Touggourt qui se rendit au bout de trois jours. En 1788, toujours à la suite du refus de l'impôt, la capitale du Righ subit un deuxième siège de la part de Salah Bey de Constantine. La troisième expédition turque eut lieu pour les mêmes motifs en 1820 et était dirigée par Ahmed Bey Mamlouk. Les Français qui occupèrent Biskra en 1844 imposèrent au sultan Abderrahmane Ben Djellab un tribut annuel de 20 000 F en échange de leur reconnaissance de sa souveraineté sur l'Oued Righ et le Souf. Lorsque ce dernier décéda, son cousin Selman qui lui succéda épouse le parti du combattant nationaliste Mohamed Ben Abdallah et renia tout accord avec les Français. Le 11 novembre 1854, une colonne dirigée par le commandant Mermier quitta Biskra en direction de Touggourt. Selmane et Cherif l'attendaient à Meggarine ou la bataille dura toute la journée du 27 novembre, et après une résistance farouche, Chérif dut se réfugier derrière les remparts de sa ville et fut contraint, après plusieurs mois de siège, de fuir vers El Oued et delà vers la Tunisie. Le 5 décembre 1854, le général Deveux prenait possession de la capitale des Beni Djellabs. Le 15 mai 1871, Mohamed Ben Toumi Ben Brahim dit Bouchoucha s'empara de la ville de Touggourt après avoir exterminé la garnison que les Français y maintenaient sous le commandement du lieutenant Mousseli et y plaça Ben Naceur Ben Chohra comme Khalife. La ville recouvrait son indépendance pendant sept mois et ce n'est que le 27 décembre 1871 qu'une colonne française commandée par le général de Lacroix reprit possession de la ville. Bien avant 1954, divers mouvements politiques nationalistes parvinrent à s'implanter dans la région. Au début des années 1950 plusieurs chefs et militants du PPA furent arrêtés à Touggourt et à Ouargla. A la suite de la réorganisation qui suivit le congrès de la Soummam, les régions de Ouargla et de Touggourt furent rattachées à la Nahia IV de la Wilaya VI ( Aurès -Nemamchas ) et furent, par la suite, incluses dans la zone V de la Wilaya VI. La journée du 19 novembre 1957 fut particulièrement sanglante à Touggourt et les documents trouvés sur le corps d'un responsable tombé au champ d'honneur permirent aux Français d'arrêter 2500 militants parmi lesquels Boulifa Hamma Amrane, son cousin Mohamed et Tounsi Lazhari responsables politiques de la ville qui furent fusillés le jour même sans aucune forme de procès. Et comme Ouargla, Touggourt manifesta elle aussi le 27 février 1952 pour dire que l'Algérie est une et indivisible. Les habitants du Sahara ont, par ces manifestations, exprimé haut et fort leur attachement à l'unité de la patrie et leur refus catégorique du complot colonial ourdi contre l'Algérie et son peuple. Ouargla et ses environs ,Touggourt et ses environs , toutes les villes et tous les villages de la wilaya commémorent aujourd'hui avec fierté et espoir en l'avenir les évènements qui ont fait leur histoire ancienne et proche et leur contribution à l'évolution victorieuse de l'Algérie.