Le port de Djendjen (Jijel) s'apprête à réceptionner, au cours des dix premiers jours du mois d'octobre, 1300 véhicules en provenance d'un pays d'Extrême-Orient. Le 3 octobre, ce port accueillera un car-carrier avec à son bord 400 véhicules, a annoncé la direction générale de l'Entreprise portuaire de Djendjen (EPJ) ajoutant qu'il s'agira de l'inauguration de la nouvelle activité dévolue au port de Djendjen, au même titre qu'à ceux de Mostaganem et de Ghazaouet (ouest), dans le cadre d'une décision des pouvoirs publics prise en Conseil interministériel le 28 juin visant notamment à orienter le trafic des marchandises non conteneurisées vers d'autres infrastructures portuaires que celle d'Alger. La seconde cargaison composée de 900 voitures est annoncée avant le 10 du même mois, a indiqué à l'APS Mohamed Athmane, président-directeur général de l'EPJ. Pour le bon déroulement de cette opération, l'EPJ a pris «toutes les mesures nécessaires», a-t-il assuré, annonçant qu'une quarantaine de chauffeurs en cours de recrutement seront affectés aux opérations de dégagement des véhicules depuis les navires jusqu'au terre-plein. Une aire d'accueil de 8 à 10 ha susceptible de recevoir jusqu'à 3000 véhicules a été réservée à cette nouvelle activité, a précisé M. Athmane, faisant part de l'aménagement d'un quai spécialisé de 200 ml où les car-carriers d'un tirant jusqu'à 11,5 m pourront accoster sans difficulté. Avant cette prochaine opération au port de Djendjen, une première expérience de débarquement de véhicules importés au port de Mostaganem s'est déroulée mardi dans de «bonnes conditions», selon le ministère des Transports. La hausse des prix des produits importés à craindre Cependant, ce transfert n'est pas exempte de critiques. Les premières conséquences sont déjà annoncées pour le secteur de l'automobile puisque les concessionnaires n'écartent pas une hausse des prix allant jusqu'à 5%. L'on craint que d'autres produits importés, qui ne sont plus autorisés à être réceptionnés au niveau du port d'Alger, soient concernés par une éventuelle augmentation des prix. Il s'agira notamment des matériaux de construction comme le rond à béton, du bois et de certains produits alimentaires. Pour rappel, les navires transportant des marchandises non conteneurisés ne seront plus autorisés à décharger leurs marchandises au niveau du port d'Alger, à partir du 1er octobre, et doivent s'orienter vers les ports d'Oran, de Mostaganem, d'Arzew et de Ghazaouet à l'ouest, de Ténès et de Béjaïa au centre et de Djendjen, de Skikda et de Annaba à l'est. Quel sort pour les travailleurs du port d'Alger ? La Coordination nationale des syndicats des ports d'Algérie est soucieuse, pour sa part, du sort des travailleurs du port d'Alger après la non-réception des navires non conteneurisés. Les ports algériens génèrent près de 16 000 emplois directs, a-t-elle noté pour relever l'importance de l'activité portuaire. Les infrastructures portuaires assurent, ajoute la coordination dans un rapport sur l'état des lieux des ports, que ces infrastructures assurent plus de 95% des échanges commerciaux du pays. Or, s'inquiète la coordination, les ports ont cumulé des retards en termes de développement des infrastructures. Et de proposer de créer de nouvelles zones logistiques pour accompagner les nouvelles mesures décidées par le gouvernement dans le but de désengorger le port d'Alger. Le ministère des Transports a récemment annoncé que le taux de fret, les primes d'assurance élevées, les taxes de congestion et les surestaries occasionnent des pertes énormes, car chaque jour passé en mer coûte entre 1000 et 1400 euros par navire.