Dans son édition du mois de septembre, El Djeïch, la revue mensuelle de l'Armée nationale populaire (ANP), livre à ses lecteurs d'intéressantes réflexions sur les technologies de pointe et leur implication sur l'organisation (ou la réorganisation) des forces armées, en particulier lorsque celles-ci interviennent sur des champs de bataille extérieurs, dans le cadre d'une action internationale concertée. Le dossier central proposé par la revue militaire porte, notamment, sur l'interarmisation, un concept développé durant la guerre du Golfe de 1991 et appliquée depuis par les forces de paix dans la gestion des conflits armés intervenant de manière cyclique dans différentes parties du globe. En fait, il s'agit ni plus ni moins que de rationalisation des moyens mis en œuvre dans la gestion du conflit pour lequel sont mobilisées des troupes de différentes nations, comme c'est le cas, présentement en Afghanistan. Sur ce théâtre d'opérations militaire, la coalition internationale, par souci de restreindre les coûts exorbitants qu'exige sa présence, n'a d'autres solutions que de mettre en commun les capacités et moyens logistiques de chacune des 41 armées la composant. Sont concernés en particulier les services de santé, de transport et de communication, et cela exige, relève El Djeïch, une standardisation des équipements et des procédures, ce qui ne peut être acquis sans une totale collaboration interarmées. Le concept dépasse donc la seule couverture aérienne, ce que l'armée US assume en particulier, mais concerne nombre de défis qu'auront à relever les armées dans la gestion des conflits menaçant la paix et la stabilité dans le monde. Parmi ces défis, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et le partage des connaissances entre les différents acteurs – les états-majors des armées – pour des actions concertées sur le terrain des opérations. Les technologies, rappelle l'auteure de l'article, n'ont de sens que si elles permettent d'obtenir un avantage décisif dans la conduite des opérations militaires. Et cet avantage, c'est précisément la réduction du temps accordé à la prise de décision, élément crucial sur lequel repose la réussite ou l'échec d'une opération. L'autre thème abordé par El Djeïch a trait à la cartographie numérique qui connaît un essor en Algérie. L'Institut national de cartographie et de télédétection (INCT), établissement sous tutelle du ministère de la Défense nationale joue, dans ce cadre, un rôle de premier plan dans le développement de cette technique, indispensable à la maîtrise de l'information géographique. Grâce à cette technique, il a été possible de réaliser le micro-zonage de la wilaya d'Alger et de plusieurs autres régions du pays, ce qui a permis l'établissement d'une carte nationale des risques sismiques. De manière plus globale, l'INCT contribue au développement économique du pays et ce, à travers les systèmes d'information géographiques (SIG) utilisés aussi bien dans l'urbanisme, l'agriculture que dans différents autres secteurs d'activité car, de nos jours, «il n'y a plus de tracé d'autoroute, de réseaux de téléphone mobile, de contrôle des subventions agricoles ou encore d'aménagement de l'espace sans recours à l'information géographique», note El Djeïch. La revue s'est intéressée, comme à son habitude, à l'histoire de la guerre de libération nationale. Le mensuel reprend l'allocution prononcée par le président de la République à l'occasion de la commémoration du double anniversaire du 20 Août 1955 - 20 Août 1956. Un hommage appuyé est rendu à Francis Jeanson, ce philosophe à l'origine de la création du réseau de «porteurs de valise», «ces Français dignes et fiers qui ont contribué résolument à la Révolution du 1er novembre. Dans la même foulée, il est fait part, à travers un article bien documenté, du «flop» de la stratégie criminelle de l'OAS qui entendait, par la terreur, maintenir l'Algérie sous la domination française. Plusieurs autres sujets sont au menu de cette édition, à savoir la prévention des crises et autres conflits armés, la perception chinoise des nouveaux conflits et la formation au sein des forces de l'ANP. El Djeïch aborde aussi le sujet de la grippe porcine, appelant à maîtriser «la panique».