L'éditorial de la revue mensuelle de l'armée El Djeïch plaide ouvertement pour l'adoption par les Algériens du « projet de charte pour la paix et la réconciliation », proposé à référendum le 29 septembre. « Le bon sens et la raison nous dictent de raffermir, opportunément, notre front interne pour faire face aux nombreux défis qui se profilent à nos horizons », lit-on dans l'éditorial du numéro de septembre. Pour El Djeïch, le « projet de charte » serait « l'aboutissement logique d'un processus destiné avant tout à raffermir la paix et la sécurité intérieure ». « Le sens du combat salutaire (...) des forces armées, aux côtés des forces de sécurité, des Patriotes et des citoyens anonymes (...), l'Armée nationale populaire a assumé et continuera à assumer pleinement (...) les responsabilités constitutionnelles qui sont les siennes », est-il relevé dans l'éditorial. « Dans leur combat courageux, nos forces armées ont mérité amplement la reconnaissance de la nation (...) reconnaissance qui, du reste, se retrouve définitivement consacrée dans le texte même du projet de charte », rappelle l'éditorial. Le « projet de charte » stipule : « Le peuple algérien tient à rendre un vibrant hommage à l'Armée nationale populaire, aux services de sécurité ainsi qu'à tous les patriotes et citoyens anonymes qui les ont aidés pour leur engagement patriotique et leurs sacrifices qui ont permis de sauver l'Algérie et de préserver les acquis et les institutions de la République. » La poursuite du rôle de l'armée dans la lutte antiterroriste a été récemment rappelée par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lors d'un meeting à El Tarf. Le 28 août dernier, de Béchar, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, avait déclaré : « Des corps constitués - wahadate tandhimiya - préfèrent que les choses restent en l'état, pour qu'on ne leur dise pas ‘'rentrez chez vous''. Ils n'ont rien à craindre, on ne leur dira pas ‘'rentrez chez vous''. » Sans préciser de quel corps il s'agissait. Le Président Bouteflika n'est pas revenu dans ses discours suivants sur ses assertions. Des observateurs ont souligné, jusqu'avant la dernière livraison d'El Djeïch, le silence des chefs militaires par rapport au « projet de charte ». Selon l'éditorial de la revue de l'armée, qui aborde le volet référendaire, « nul doute que la communauté nationale saura, une fois de plus, puiser dans ses propres capacités de ressourcement pour transcender enfin tous les effets de cette tragédie ». « A travers cet acte, il est aussi question d'être tout simplement en conformité avec nos choix stratégiques en faveur de l'instauration de la paix universelle et de la sécurité », relève-t-on encore dans l'éditorial.