Tendinites des épaules, syndrome du canal carpien, maladies du coude, les troubles musculo-squelettiques représentent le premier problème de santé au travail. Un phénomène en explosion Sous le terme générique de TMS se cachent une quinzaine de maladies reconnues comme des maladies professionnelles. Mais la définition même de ces troubles reste malaisée tant elle est vaste et recouvre des affections de l'épaule, du coude, du poignet, de la main et des doigts, mais aussi du genou, de la cheville et du pied. Malgré cela, leur explosion depuis les dernières décennies dans tous les pays est aujourd'hui une certitude. Ce sont plus particulièrement les atteintes des membres supérieurs qui ont augmenté, rien ne prouve en effet que les lombalgies sont plus fréquentes aujourd'hui. Actuellement, les TMS du membre supérieur représentent deux tiers du total des maladies professionnelles indemnisées. Des douleurs quotidiennes pour près d'un salarié sur dix… Une enquête menée au cours de l'an passé en France a révélé que plus de la moitié des salariés a souffert de douleurs ou de gêne dans les membres supérieurs, principalement au niveau du cou et des épaules. Pour près d'un salarié sur treize (7%), les symptômes étaient quotidiens. Un TMS a été diagnostiqué chez 15% des femmes et 11% des hommes. Les tendinites de l'épaule sont les plus fréquentes devant le syndrome du canal carpien et l'épicondylite (causant des douleurs au niveau du coude). Enfin, la fréquence des TMS augmente avec l'âge et les secteurs d'activité les plus touchés sont les secteurs industriels (automobile, agroalimentaire…), l'agriculture et l'administration. Les ouvriers non qualifiés sont les touchés. Outre des origines mécaniques, des facteurs psychosociaux comme une fragilité psychologique ou un isolement social pourraient contribuer à pérenniser ces troubles. Nécessaire amélioration des conditions de travail Pourquoi assiste-t-on à une explosion des TMS ? Plus qu'une meilleure déclaration de ces maladies, l'origine de ce phénomène est avant tout liée à une dégradation des conditions de travail avec une augmentation des rythmes de travail, de la pression, du travail segmenté (impliquant des tâches répétitives) et une réduction des temps de pause… Face à cette situation délétère, les auteurs estiment qu'il est urgent de mettre en place une politique de prévention précoce des TMS dans les entreprises pour réduire l'exposition au risque.