Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Annaba la semaine dernière ont causé, outre les risques extrêmes encourus par les habitants des cités dites à risque, des dégâts matériels estimés à près de 1000 milliards de centimes à la collectivité. C'est du moins ce que révèle le bilan provisoire dressé par les communes de Annaba, Sidi Amar et El Bouni, qui ont été les plus durement affectées par les récentes intempéries. Des conséquences désastreuses qui ont mis en émoi les populations locales, lesquelles ont décidé de réagir, cette fois par le biais des associations locales relayées par un certain nombre de formations politiques, à l'instar du FLN, du FNA et du MSP. Dans un communiqué adressé à la presse, l'Association nationale pour la protection de l'environnement (Anpep) rappelle qu'elle avait pourtant alerté les autorités sur les dangers d'inondation qu'encourt la ville de Annaba. L'Anpep met en exergue le fait que des investigations dans le cadre de la réalisation de projet de la «ceinture verte» avaient permis de se rendre compte que les travaux engagés sur le site de Zaafrania sont susceptibles de favoriser l'érosion des sols avoisinants, notamment après de fortes précipitations. Les représentants de la société civile, dont certains sont déterminés à déposer plainte contre les mairies défaillantes, ont exigé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances exactes qui ont favorisé cette véritable catastrophe. Les quartiers populeux de la ville de Annaba, tels que Auzas, Seybouse, La Colonne, Bormet El Gaz et Bouzered Hocine, pour ne citer que ceux-là, avaient été, en effet, isolés pendant plus de deux jours, et la majeure partie des habitants n'avait pas fermé l'œil durant cette période douloureuse. Comme tout le monde a pu le constater, même les quartiers résidentiels, à l'image de Rezgui Rachid et Rizzi Amor, situés au tout début de la corniche, lesquels n'avaient jamais été confrontés au problème des inondations auparavant, n'ont pas été épargnés cette fois. Des mouvements de protestation plus ou moins virulents ont été organisés durant les journées de vendredi et de samedi et ont failli dégénérer en émeutes, n'eût été l'intervention, pondérée, il faut le signaler, des services de sécurité relayés en cela par les plus sages d'entre les habitants des quartiers cités. Mobilisés pendant toute la durée de validité du bulletin météorologique spécial, les agents de la Protection civile, qui ont effectuées pas moins de 160 opérations de sauvetage et d'assistance à des citoyens sinistrés étaient aux côtés des policiers qui tentaient de faire face à des foules déchaînées. Pour revenir à l'énoncé des dégâts matériels on révélera qu'à Oued Forcha, plus d'une trentaine de véhicules ont été endommagés et emportés par les eaux de pluie, alors qu'au niveau de Rizzi Amor, ce sont quelque 200 voitures touristiques sont englouties au niveau du sous-sol d'un parking. On relève par ailleurs que plus de 26 familles en difficultés du bidonville de Sidi Harb ont été évacuées par les éléments de la Protection civile. Aujourd'hui, ce sont les entreprises en charge de la réalisation du programme d'assainissement de la ville de Annaba, un projet qui a nécessité une enveloppe de plus de 600 milliards de centimes, notamment la direction de l'hydraulique, chargée de son suivi, qui sont désignés du doigt. Les comités de quartier exigent du P/APC de Annaba, qu'il poursuive les entreprises de réalisations en justice. «Nous demandons que la lumière soit faite sur les chantiers engagés en mai dernier et livrés dans des délais records, c'est-à-dire à l'ouverture de la saison estivale. Ces travaux ont été exécutés à la hâte avec la complicité des services techniques de l'hydraulique», ont tenu à déclarer les représentants desdits comités de quartiers, hier.