L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui affirme représenter quelque 300 000 commerçants, n'arrive plus à maîtriser ses troupes. En effet, il suffit de voir le nombre d'appels lancés par l'organisation et qui n'ont pas eu d'écho au niveau de la corporation pour se rendre compte que l'association de Salah Souileh est en perte de vitesse. Chaque année, à l'occasion du mois de Ramadhan, l'UGCAA appelle les commerçants à ne pas augmenter les prix des produits alimentaires. Ces appels, pratiquement les mêmes, ne produisent aucun effet, puisque, à quelques jours du mois sacré, les prix triplent au niveau de tous les marchés. La fermeture des commerces, notamment des restaurants et des boulangeries, pendant toute la semaine suivant la fête de l'Aïd, en dépit des appels de l'UGCAA, démontrent la faiblesse de cette dernière. Le secrétaire général de l'organisation commerçante, Salah Souileh, ne veut pas assumer seul - ce qui est vrai - la responsabilité dans l'anarchie qui règne dans le secteur. Selon lui, le ministère du Commerce doit jouer son rôle, obligeant les commerçants à ouvrir leurs «boutiques» durant toute l'année. Affirmant représenter 300 000 commerçants sur le nombre de 1 300 000 existants, le patron de l'UGCAA s'en prend à ses collègues qui «se croient libres d'agir comme ils veulent». Pour mettre fin à cette situation, «qui est répandue surtout dans les grandes villes comme Alger», notre interlocuteur demande au ministère de tutelle de mettre en place un dispositif obligeant les commerçants à assurer leurs activités d'une manière permanente. Une proposition que ne cesse de réitérer le premier responsable de l'UGCAA mais qui ne semble pas avoir un écho auprès du département d'El Hachemi Djaâboub. Par ailleurs, si M. Souileh ne reconnaît pas les faiblesses organiques de son association, ses adversaires, eux, sont catégoriques à affirmer que l'UGCAA, minée par les luttes intestines, n'a plus de poids. Contacté hier, Hadj Tahar Boulenouar, chargé de la communication d'une tendance dissidente de l'UGCAA, puisqu'il y en a deux, affirme que les conflits internes ayant donné naissance à trois tendances ont fragilisé gravement l'UGCAA. «Les appels de notre organisation, qui représente à peine 100 000 adhérents, ne sont pas écoutés par plus de 70% des commerçants», regrette notre interlocuteur. Ce dernier accuse la direction actuelle d'être responsable de l'état de déliquescence de l'association. «Nous attendons la décision de la justice concernant les nombreuses plaintes que nous avons déposées contre la direction qui squatte illégalement le siège de l'organisation», indique M. Boulenouar. Accusation que réfute le secrétaire général de l'UGCAA, qui affirme que tout rentrera dans l'ordre à l'occasion du congrès de l'organisation, qui se tiendra les 18 et 19 novembre.