Une chaussée faite de boue malodorante, de flaques d'eau contenant des substances dangereuses, d'interminables bouchons de camions poids lourds… Les commerçants et les artisans installés dans la zone mitoyenne à l'enceinte portuaire de Béjaïa, communément appelée “arrière port”, menacent de baisser rideau si les autorités ne lancent pas dans les plus brefs délais des opérations de requalification et de réhabilitation de ce site qualifié de “sinistré”. Un préavis de grève a été annoncé par leur bureau syndical affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). “La dégradation de cette zone nous crève nos chiffres d'affaires. Plusieurs d'entre nous ont mis la clé sous le paillasson”, dénonce Chebihi Mustapha, artisan, lors d'un point de presse, animé, mardi dernier. Les artisans expriment ainsi leur ras-le-bol face à “l'état de dégradation avancé de la chaussée, l'insalubrité qui affecte cette zone, la défaillance dans la collecte des ordures, la non-évacuation des eaux qui stagnent sur la chaussée…” Les artisans réclament un plan de circulation pour les camions et l'affectation d'agents de police pour réguler le trafic. Initialement classé “zone d'activité”, le site, qui compte quelque 150 artisans et commerçants, “accueille un millier de semi-remorques qui encombrent le quartier”, se plaint Hammou Mourad, distributeur en pièces détachées. “Des altercations éclatent souvent entre les chauffeurs de camions et les commerçants du quartier. La cause en est le stationnement encombrant des camions”, relate M. Kabla, artisan. Un autre commerçant souligne “la nécessité d'aménager un parking pour les poids lourds”. “Lors d'une réunion, le 16 avril dernier, à laquelle nous avons été conviés, les responsables en charge des travaux publics, de l'hydraulique, de l'assainissement et de l'urbanisme, ont pris un engagement de lancer des opérations de réhabilitation de cette zone. Depuis, plus d'un mois s'est écoulé, rien n'a été encore fait. Même les avis d'appels d'offres n'ont pas été lancés. Nous ne pouvons plus attendre”, ajoute M. Kabla.À signaler que les pouvoirs publics, par le biais de la DTP, avaient inscrit un projet d'extension du port de Béjaïa. Un projet qui coûtera la bagatelle de 37 milliards de dinars et qui est censé désengorger l'enceinte portuaire et du coup permettre à cette zone d'activité de mieux respirer. En attendant, les projets de pose d'une couche de bitume et de la réhabilitation du site traînent en longueur.