Les usagers des transports publics ne sont pas au bout de leurs peines devant le diktat des transporteurs qui, dans une anarchie indescriptible, violent la réglementation et ne respectent pas les horaires, notamment au niveau des agglomérations secondaires. En effet, faute de voyageurs à destination de ces localités à partir des gares routières ou des stations de voyageurs, les bus ne reviennent pas à leur station vides, bien que de nombreux clients dont des élèves attendent d'être acheminés vers leur lieu de travail ou vers leurs établissements, ne respectant nullement le cahier des charges relatif à leur mouvement de rotation. En effet, les bus assurant les liaisons Aïn Defla - Mekhatria, Aïn Defla - Bourached, Aïn Defla - Arrib ou encore Aïn Defla - Djelida sont tous garés à la gare routière du chef-lieu de wilaya pendant que des centaines de citoyens attendent vivement leur retour tout au long des itinéraires. «Je suis ici depuis 40 minutes», avoue un citoyen à l'arrêt de Sid Ali, à 6 km de Bourached, en signalant qu'une vingtaine de minibus sont passés sans marquer d'arrêt, parce qu'ils étaient pleins à craquer. Pour ne pas arriver en retard en classe, un lycéen affirme qu'il est au niveau de cet arrêt à 6h30. «Si je trouve un transport, j'arrive une heure avant la rentrée des classes, mais parfois j'arrive en retard», explique-t-il. Cette situation est aussi vécue par les voyageurs de longues distances se rendant ou venant de Blida, Alger ou Chlef. «Le matin, sans respect des horaires, la plupart des bus font le plein et démarrent. Vers 9h, il n'y a qu'un seul bus à destination de Blida ou d'Alger», précise le chef de quai de la gare routière de Aïn Defla. «A ce moment-là, il faut au moins une bonne heure pour faire le plein de voyageurs», ajoute ce chef de quai qui avoue rencontrer d'énormes difficultés avec les transporteurs qui refusent de démarrer à moitié vide. Il est à noter que les citoyens des agglomérations situées sur l'itinéraire de ces bus recourent le plus souvent à des escales le long de leur trajet. «C'est coûteux et cela fait perdre du temps», dit un citoyen de Aïn Torki qui doit d'abord se rendre à Boumedfaâ puis à El Afroun pour arriver à Blida. «Je paie 125 DA alors que par les bus qui partent d'El Khemis le tarif n'est que de 80 DA», précise-t-il. Le grand problème concernant les transports est vécu par les étudiants et les citoyens au retour à Aïn Defla à partir d'Alger ou de Blida dans l'après-midi. «A partir de 15h30, il n'y a pas un seul bus à destination de Aïn Defla», informe le même chef de quai en soulignant que les passagers sont à la merci des clandestins et des transporteurs de Blida qui exigent le paiement d'un aller-retour pour les acheminer jusqu'à El Khemis. A la direction des transports, la réponse est la même chez tous les responsables. «Nous n'avons ni les moyens ni le personnel nécessaires pour contrôler ces milliers de transporteurs», affirme le chef de service des transports de voyageurs. En attendant qu'une solution soit trouvée à cet épineux problème, les usagers prennent leur mal en patience.