A l'heure où l'équipe nationale est aux portes du Mondial, la violence continue de ternir l'image du sport roi dans notre pays, au point où maintes campagnes de sensibilisation ont été menées à cet effet «sans grands résultats», constate-t-on. Interpellé jeudi à l'APN sur ce phénomène, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a affirmé qu'un projet de loi pour lutter contre la violence dans les stades est en cours de préparation. Interrogé en marge de la plénière consacrée aux questions orales, M. Djiar a souligné que la question est prise en charge sérieusement. «Un groupe planche sur le projet de loi dont les recommandations seront connues au moment opportun» a-t-il affirmé, notant toutefois que le phénomène n'est pas propre à l'Algérie. Reconnaissant la difficulté de juguler le phénomène que «le gouvernement est en train de régler progressivement», M. Djiar a estimé que «la prévention reste le meilleur moyen de lutte contre cette violence.» Il a noté à ce titre que l'éradication du phénomène «relève de la responsabilité collective» et n'incombe pas seulement à son secteur. «Lutter contre la violence est l'affaire de tous, la famille, les clubs sportifs, les comités de supporteurs, l'école, les élus locaux et le ministère», a-t-il fait remarquer. Evoquant la politique nationale du sport, «fruit d'une large concertation à tous les niveaux», le représentant du gouvernement a affirmé qu'elle «va être consolidée et approfondie dans les prochaines semaines, s'articule autour de dix axes structurants et ne laisse rien au hasard». Des dossiers à l'instar du celui du football ont été élaborés, selon lui, à partir de cette politique. Il indiquera dans ce contexte que ces dossiers feront l'objet d'un examen en conseil interministériel avant d'être soumis au Conseil des ministres durant ce mois, tout en reconnaissant qu'il reste beaucoup de travail à faire, notamment en termes de mobilisation de tous les acteurs pour hisser le sport algérien au plus haut niveau. La nouvelle politique qui «se résume en dix points» a pour objectif notamment de relever le niveau du sport algérien en général qui a connu des «débâcles sans précédent.» Cela exige de cerner de manière stratégique ces défaillances en renforçant la formation et les infrastructures et en assurant le financement, l'encouragement des jeunes athlètes doués et de la médecine scolaire et du sport ainsi que la formation des élites sportives» a-t-il noté. Evoquant les subventions de l'Etat pour le redressement du sport national, M. Djiar a précisé que des aides financières ont été allouées aux équipes nationales. De nouvelles primes ont en outre été instaurées dans le cadre de la loi de finances complémentaire au profit de l'équipe nationale de football. Dans un autre registre, le ministre a affirmé qu'outre le programme de réalisation de 10 centres de sport d'élite dans différentes régions, une enveloppe de 150 millions de DA a été consacrée à la réalisation d'une piscine olympique et d'une salle omnisports et 250 millions de DA pour la restauration de l'hôtel du Djurdjura (Tikjda). Malgré la volonté de l'Etat de promouvoir le sport et endiguer la violence, force est de constater que la santé du secteur reste tributaire d'un engagement sans faille. Les différentes politiques engagées finiront-elle par porter leurs fruits ?