Ils ont été recrutés au nom d'un islam qui n'est pas le nôtre. Ils ont tué au nom d'un idéal qui n'est pas celui de la jeunesse algérienne. Endoctrinés, les kamikazes ont déjà fait trop de mal. La Gendarmerie a décidé d'agir et de contribuer à mettre fin à ce phénomène. A l'initiative de la cellule de prévention de la délinquance juvénile de la Gendarmerie nationale, une journée de sensibilisation au profit des jeunes lycéens du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, a été organisée, hier. Une journée à laquelle des imams, des psychologues et des élèves ont pris part aux côtés des autorités de la wilaya. Cette rencontre a porté sur les phénomènes nouveaux qui ont apparu dans les milieux des jeunes. On y dénombre entre autres la drogue, fléau d'entre les fléaux. Intervenant en premier, le responsable de la cellule de prévention est revenu sur le recrutement des kamikazes qui ne cesse de mettre la vie des jeunes et le fonctionnement normal de la société en danger. Touchant le cœur du problème, il n'a pas mâché ses mots en affirmant que la question demeure dangereuse et indubitablement préoccupante. «Des enfants sont utilisés par des forces occultes comme des bombes semant la mort au sein de la société.» «Ces enfants, ajoute-t-il, dépourvus de force de perception des choses sont exploités vu qu'ils sont le dernier recours des groupes terroristes après l'épuisement de leurs forces et l'impossibilité de recruter au sein des adultes.» Un constat, à ses yeux, qui s'ajoute à tant d'autres à l'exemple de la drogue et les différentes formes de délinquance. Face à cette situation qui interpelle les consciences, l'orateur a estimé que la voie du salut est que «les éducateurs et les parents contrôlent leur progéniture» invitant par là «les concernés à signaler tout comportement suspect de leurs enfants». Mme Zahra Boukaoula, psychologue au sein de la même cellule, abondera dans le même sens. «Nous sommes face à un phénomène nouveau, intrus à l'Islam et à la société algérienne.» «C'est pourquoi, explique-t-elle, il faut réhabiliter la confiance entre ces jeunes et les autorités et, par ricochet, installer un climat serein.» Pour elle, «ces mains occultes et sans scrupule n'ont qu'un seul objectif : détruire et engloutir la nation». Présent également à la rencontre, Cheikh Nour, un imam de la région, assure que «l'Islam n'est pas responsable de ces pratiques qui lui sont étrangères». Mettant en avant la tolérance et la paix auxquelles aspire tout musulman, il niera par là toute relation entre la religion et ces pratiques, appuyant ses propos par des versets coraniques et des hadiths. «Ces jeunes sont victimes de livrets qui nous parviennent de l'étranger et qui sont intrus à notre société et à la religion, d'autant que, ajoute-t-il, ces supports salissent et ternissent l'image du pays et la personnalité algérienne».