A l'occasion de la Journée mondiale du tourisme célébrée le 27 septembre de chaque année et à l'instar d'autres régions du pays, la direction du tourisme de la wilaya de Biskra a choisi la commune de Djemorah pour créer l'événement. L'occasion a bel et bien permis aux organisateurs et exposants venus de différentes régions de la wilaya, de mettre en valeur les potentialités et les curiosités touristiques aussi denses et variées dont Biskra regorge en vue de promouvoir la chose touristique. Sachant que la région est, très particulièrement ces derniers temps, devenue la Mecque de nombreux amateurs du tourisme saharien aussi bien pour les Algériens que pour les étrangers. Un constat autant corroboré par le nombre impressionnant de visiteurs enregistrés au niveau de l'aéroport Mohamed Khider que par les registres des hôtels où moult hôtes séjournaient fréquemment. Manifestement, les paysages paradisiaques et le patrimoine culturel matériel et immatériel que la région recèle, n'ont pas non plus cessé, depuis bien longtemps, de passionner le visiteur : l'anthropologue, le géographe ou encore l'historien à la recherche de sources d'informations. Parler de Biskra d'un point de vue touristique, c'est évoquer les oasis surprenantes de Tolga, Sidi Khaled, Ouled Djellal et bien d'autres non moins séduisantes. La portière du désert évoque aussi aux cœurs sensibles, la belle histoire mythique de Hizia, laquelle témoigne d'un passé culturel aussi riche et diversifié, une belle histoire d'amour platonique chantée par Mohamed Benguitoun. Egalement, on ne peut parler de Biskra sans citer la perle de M'chounech ou encore celle de Khanguet Sidi Nadji surplombant l'oued Laârab. Ceci sans pour autant oublier les mystérieux balcons de Ghoufi qui continuent encore à ravir les amoureux de la nature, affluant d'horizons divers. Les majestueuses dunes de sable accueillant le visiteur voulant se rendre aux Zibans sud et les mystérieuses gorges d'El Kantara ne sont pas à exclure, elles suffisent à elles seules à faire de la région un pole touristique par excellence. Biskra est aussi la région native des célèbres compositeurs Maâti Bachir et Khelifi Ahmed. Okba Ibn Nafaâ y avait aussi marqué sa présence, son corps repose dans la mosquée de la localité ayant pris son nom, une figure constituant le maillon essentiel de la chaîne des événements historiques les plus marquants que la région a connus, mourut avec son armée, d'après les historiens en 683, lors d'une embuscade organisée par ses adversaires, le prince Koceila et ses lieutenants, au lieudit Tahouda. De véritables belvédères relevant également de cette région, interpellent le passager empruntant la RN 87. Ce sont les localités typiquement touristiques de Djemorah et de Beni Souik, elles s'étendent sur les deux rives de l'oued Abdi, régions montagneuses coupées en deux par cette vallée. Et c'est ici que les responsables du secteur touristique, sous l'égide du premier responsable de la wilaya, ont opté pour l'organisation de leur salon auquel de nombreux participants ont pris part pour exposer le fruit de leurs efforts au niveau d'une dizaine de stands permettant au public présent d'admirer l'œuvre artistique manuellement élaborée par de nombreux artistes. Ainsi, de la confection des habits traditionnels «Eljebba» et le burnous à titre d'exemple, aux œuvres miniaturisées soigneusement réalisées et décorées par le talentueux Salah Chekila, pour qui l'ambition ne fait pas défaut, en passant par les plats culinaires très répandus à Biskra «chakhchoukha» et «elaâyche» en particulier. Par ailleurs, de l'avis de certains, la célébration de cet événement à Djemorah, constitue une aubaine pour cette région plongée inexorablement dans les oubliettes pour longtemps. Les élus de Djemorah «pilonnés» de critiques parfois exaspérées de la part d'une bonne partie de concitoyens dont les besoins sont toujours énormes. «Ils auraient dû tirer profit de l'occasion surtout en présence du wali et de l'importante délégation l'accompagnant. Ils ont tenté vainement de redorer le blason de leurs échecs. Des élus qui accusent un retard énorme en matière de gestion de la distribution d'eau potable vers les foyers, de l'assainissement des eaux usées anarchiquement déversées et de la gestion des déchets ménagers épars un peu partout dans la région, comment peuvent-ils donc bénéficier de projets touristiques ? Le tourisme est un domaine qui requiert avant tout, de lutter au moins contre les odeurs nauséabondes», pense un intellectuel. «Ils ne font que dorer la pilule», ajoutera-t-il. «Lors de cette manifestation, Djemorah a vibré au rythme du tourisme deux jours durant mais rien n'a été acquis. Eventuellement, les responsables locaux n'ont pas su convaincre les autorités wilayales de faire bénéficier leur localité d'une simple auberge de jeunes, comme c'est le cas pour d'autres régions de la wilaya», lancera un autre, lequel conclut que Djemorah totalise de nombreux sites touristiques qui ne demandent qu'à être mis en valeur.