Les dernières mesures prises par le gouvernement, entre autres la suppression du crédit automobile, ont donné un certain avantage aux marques de l'Empire du Milieu. Les prix alléchants de leurs véhicules augmentent les ventes dans les stands. L' esprit serein dans un décor de présentation très simpliste, les concessionnaires de marques chinoises se frottent les mains. En effet, les citoyens algériens sont attirés par les bas prix des véhicules made in China. A première vue, les voitures chinoises paraissent de piètre qualité, mais l'Algérien lambda ne pense pas de cette façon, car en revenant à la réalité, il n'a d'autre choix que de consulter les agents postés à leurs stands et de visiter l'intérieur d'un quatre roues, histoire de positiver. Les stands des Faws, Geely, Chana, Chery, Byd, Haima, Zoyte et Great Wall, sont autant d'endroits très fréquentés par les visiteurs présents au 13e Salon international de l'automobile d'Alger. Les prix affichés sur les véhicules des marques en question varient de 65 à 120 millions de centimes. Comparativement à d'autre marques, l'effet d'attirance fonctionne assez bien chez les industriels automoiles de Pékin. Mais d'autres concessionnaires ne se laissent pas impressionner et ne voudraient aucunement laisser une clientèle avide d'un transport personnel. L'exemple de Renault confirme les efforts entrepris par la marque au losange pour ne pas laisser un goût amer à ce salon. «En optant pour le leasing, nous avons enregistré des commandes importantes sur toute la gamme de nos véhicules», affirme un agent commercial de la marque française. «Si c'est un patron d'entreprise, actif au moins depuis deux ans, il peut recourir au leasing chez Renault sans difficultés. Il peut même réserver des véhicules sans limite», explique-t-il. Mais qui sont ces entrepreneurs, puisque notre interlocuteur estime que «ces derniers revendront les véhicules après la foire ?» Renault applique des remises intéressantes qui prendront fin au lendemain du salon. Lesdits entrepreneurs revendront leur biens et bénéficieront d'un pactole. La raison principale est que les prix sur le marché de l'automobile vont exploser. La tendance au salon est en réalité plus encline à la visite qu'aux achats. Il y a plus d'admirateurs des quatre-roues que de potentiels clients. Pour entériner le plaisir et mettre fin à une frustration, les citoyens profitent de cette occasion pour approcher de plus près des voitures qu'on ne voit pas tous les jours. Etre riche est toutefois le seul moyen pour se procurer des véhicules haut de gamme telles les nouvelles Bmw X1, 318 ou 325. Faible pouvoir d'achat des Algériens ou misère sociale, l'essentiel est de préserver le prestige de la maison bavaroise. Idem pour Mercedes, Mitsubishi ou Nissan. Les voitures de ces marques exposées sont à vrai dire les jalons du salon et lui donnent un certain aspect universaliste. Différents commerciaux estiment que «le salon de cette année n'est pas catastrophique en matière de chiffre d'affaires, comme le prédisaient certains spécialistes du marché autombile». Cependant, la réalité est tout autre. Derrière le sourire des hôtesses et les assurances des responsables de stands, la 13e édition du Salon automobile d'Alger ouvre la brèche du déclin des concessionnaires. A moins qu'ils ne songent à baisser les prix et améliorer le service après-vente. Au cas contraire, le marché de l'occasion prendra la relève.