Les contestations ont repris dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les habitants poussés à bout par des problèmes aussi interminables que divers. Le développement ne va pas comme le prétendent les responsables. On est loin de l'image idyllique avancée par ces derniers à propos de l'adhésion des citoyens. Cette semaine, ils ont été obligés de descendre dans la rue pour exprimer leur courroux. Dans plusieurs endroits, les habitants ont été obligés de barrer la route, même pour faire entendre leurs voix. Quoi qu'on dise sur la justesse de ce moyen, ces sorties bruyantes et désordonnées montrent un ras-le-bol et surtout une coupure de la communication avec les responsables locaux, notamment les élus. D'ailleurs, ces derniers sont à chaque fois montrés du doigt pour leur incapacité à être le lien idoine entre les citoyens et l'Etat. La pluie qui s'est abattue sur la région n'a pas empêché les habitants du village de descendre dans la rue pour demander aux responsables concernés de prendre en charge leurs doléances. Ces dernières se résument dans la réhabilitation de la route qui mène vers le chef-lieu de la commune et l'approvisionnement en eau potable. Les contestataires qui ont bloqué la route nationale 106 ont rappelé les promesses qui leur ont été faites. Ils ont insisté auprès du chef de daïra qui s'est déplacé pour les rencontrer sur l'importance de la route et la souffrance qu'ils endurent à cause d'elle. Non seulement les élèves ont du mal à regagner leurs établissements mais leurs parents peinent pour rejoindre leurs postes de travail déjà rares. Interrogé, le maire de Theniet Nasr dont dépend le village a déclaré que la route est inscrite. L'entreprise chargée de sa construction est désignée et va bientôt lancer les travaux, a-t-il précisé. Les contestatires se sont dispersés avant même l'arrivée des brigades antiémeutes. Fermeture de l'APC d'Oued Dahmane Quelques kilomètres plus loin, les habitants du village d'Oued Arioua, situé dans la commune d'Oued Dahmane, ont organisé un sit-in devant le siège de l'APC de cette dernière. Les contestataires ont ensuite durci leur mouvement puisqu'ils ont fermé la porte interdisant aux fonctionnaires de rejoindre leurs bureaux. Les habitants, très nombreux, ne voulaient rien entendre avant la prise d'une décision officielle pour la réhabilitation de la route qui mène vers leur douar. Cette piste longue de 6 km ne convient même pas aux animaux, disent-ils. Ils ont fermé les portes de l'APC parce que toutes ces dernières leur ont été interdites pendant les années alors que leur calvaire dure. Bien sûr, les citoyens ont vu leurs affaires compromises à cause de cette situation. Ils n'ont pu le faire qu'en fin de journée. Le chef de la daïra de Zemmoura, qui a reçu une délégation des habitants, s'engage pour le lancement des travaux dans les prochains délais. L'autoroute de la discorde Même les routes construites ou en cours de l'être ne font pas que des heureux. L'autoroute, ce projet du siècle, est même chahuté à cause d'une histoire de cimetière. Les habitants de Bir Aïssa sur la route de Sétif bloquent les travaux de cette infrastructure qui les prive de la possibilité de rendre visite à leurs morts. Leur colère est grande. Pneus brûlés et pierres sont utilisées par les habitants. «Si maintenant on a des difficultés, qu'en sera-t-il demain lorsque l'autoroute sera ouverte ?», déclarent les citoyens. Ils réclament la construction d'un pont pour maintenir un lien entre la vie et la mort. Les citoyens ont regagné leurs domiciles. Mais rien ne dit qu'ils ne vont pas ressortir. Autant dire que le non-règlement de ces problèmes et d'autres permet de s'attendre à d'autres mouvements. La rentrée sociale qui s'est effectuée par un climat frais a été chaude à Bordj Bou Arréridj. Déjà que les vacances n'ont pas été de tout repos avec une distribution de logements sociaux mouvementée. Comme par hasard, la rentrée est également prévue pour d'autres distributions. El Hamadia ouvre le bal. Des contestations sur ce dossier.