L'inculpé du jour, un non-détenu heureusement, avait une toute autre version à propos d'insultes, d'injures et de menaces à l'aide d'une arme blanche. Pour l'inculpé, possédant deux appartements,il en avait loué un à une société privée. L'un des employés passe son temps à zieuter autour des fenêtres de la cité. Informé, l'inculpé était allé voir le voyeur d'occasion et avait fait part de sa tristesse après les plaintes des voisins qui n'ont pas pu supporter le voyeurisme de celui qui sera ce dimanche une victime. Alors voilà une énième histoire de mauvais voisinage qui se tient à l'algérienne. Vous devinez ? Le client de maître Kamel Maâchou se défend non seulement d'avoir insulté ou injurié le voisin, mais encore, il tira une épée et la brandit au-dessus de la victime. D'ailleurs, son avocat avait apprécié la défense de son client qui a mis au-devant de ses arguments, la morale, le respect, le bon voisinage et tout le chapelet d'une coexistence. Le défenseur allait poser quatre questions autour des plaintes des voisines, les réponses de la pseudo victime, la position du propriétaire de l'immeuble vis-à-vis des propos orduriers et surtout du voyeurisme par dessus les persiennes des fenêtres de la paire d'yeux de la pseudo-victime. Ayadi, la présidente qui n'est pas née de la dernière pluie, écoute bien. Elle suit les petites et grandes phrases, elle est même heureuse d'avoir mené à bien les débats correctement tenus. Kolla Mohamed, le procureur, réclame six ans pour le délit retenu. Il ne fera aucun commentaire surtout que la victime était absente de la barre. Et donc, par de contradicteurs. Maître Maâchou déclare de suite que le tribunal examine les délits pas les crimes. «Mon client a une chambre qui est à la base du malentendu car la pseudo-victime a poussé des voyous à agacer mon client par des propos indignes et que la morale réprouve», a-t-il expliqué. A vrai dire, pour le défenseur, l'inculpé ne pouvait insulter, injurier un absent car la pseudo-victime était absente mais était l'instigatrice des insultes. «Quant au couteau pas l'épée il était effectivement dans la boîte à outils. Il était allé vers lui pour discuter, il l'a d'abord envoyé ballader avant carrément de le menacer, c'est inouï. Si le monde était monde, c'est mon client la victime de menaces et d'insultes», a clamé l'avocat qui a prié la présidente de ne pas oublier qu'elle préside une section correctionnelle de Hussein Dey et non une criminelle au Ruisseau. «Khelifa C. est devant une juridiction à preuves il attend du tribunal que justice soit rendue et dans le bon sens», a conclu le défenseur qui a réclamé l'attention de Ayadi, une magistrate qui a longtemps bossé avec les «mineurs» au plus profond des tripes des dossiers graves ou peu qu'elle est capable d'examiner cette affaire, avec toute la rigueur, la compétence et l'intégrité souhaitées. En attendant, Khelifa C. a dit en guise de dernier mot : «Je ne veux que la justice, la relaxe».