Expliquée, entre autres, par le manque de liquidités et la demande croissante sur les monnaies étrangères, la hausse des valeurs de celles-ci sur le marché parallèle restera toujours de mise, selon les cambistes du square Port Saïd. Le mouvement au niveau du square Port Saïd, la plaque tournante réservée à la Bourse parallèle, affiche une certaine activité faite des dizaines de «transactionnaires» attendant de potentiels clients, qui se laissent désirer en cette période, surtout en ce qui concerne la vente. Ce qui a fait grimper les cours à des pics inhabituels, puisque les devises principales sont échangées contre des valeurs importantes, un fait qui est relatif à deux raisons essentielles, selon les cambistes, à savoir le manque de liquidités concernant l'euro, qui demeure la monnaie principale dans ce marché, que ce soit dans les banques ou encore chez les particuliers. Ainsi, le seul euro est échangé hier au square contre une valeur fluctuant entre 124 et 125 DA, soit une différence de plus 20 DA par rapport au cours officiel où la monnaie européenne s'affiche à 116 DA à l'achat. Devant cet état de choses, l'euro gagne une différence de pas moins de 7 DA par rapport au cours qui a prévalu la fin de l'été. Là où le rush habituel des émigrés fait maintenir la Bourse sur des cours plus ou moins raisonnables. Dans ce sillage, beaucoup de professionnels du change sur la place d'Alger estiment qu'avec cette situation les coûts des devises étrangères iront toujours à la hausse, alors que d'autres entrevoient un certain fléchissement subit qui peut intervenir avec un éventuel recul des valeurs de l'euro au niveau des Bourses internationales. Et par rapport à ce dernier facteur, il y a lieu de signaler qu'à la journée d'hier le billet vert s'affichait sur des valeurs de 83,50 DA à l'achat et de 85 DA à la vente, ce qui lui confère un retard fait de pas moins de 30 DA par rapport à la monnaie à l'effigie. A priori, et alors que nous sommes aux portes de la campagne du hadj 2009, il reste que les futurs pèlerins, toujours d'après les cambistes, n'ont pas manqué à l'appel ces derniers jours pour d'éventuels achats de monnaies. Sur ce point, nous avons appris que les futurs hadjis préfèrent plutôt prendre leur butin en euro et surtout en livre sterling, dont l'échange dans les territoires saoudiens réserve plus de bénéfices. A ce titre, la monnaie du Royaume-Uni n'a pas été sans atteindre des valeurs importantes sur le marché du square, des valeurs faites de 136 DA à l'achat alors qu'elle est proposée à la vente à une valeur estimée à 1,50 DA en plus. A signaler par ailleurs que la hausse dans les valeurs des monnaies étrangères est à mettre à l'actif du retour en force de «l'opération cabas», pour reprendre une expression bien de chez nous. Ce qui n'est pas en reste de prévoir des hausses constantes dans les échanges de la monnaie sur le marché parallèle. Le marché parallèle des devises en Algérie, qui glane une manne importante estimée à 7 milliards d'euros par an, représentant presque l'équivalent du septième de la rente pétrolière, semble devenir dorénavant partie prenante dans notre économie mais… dans le sens de l'informel !