Les travailleurs du port d'Alger comptent organiser un rassemblement le 18 octobre pour contester le transfert de certaines activités vers d'autres ports du pays. Suite à cette décision, pas moins de 650 ouvriers manutentionnaires (Omt) ayant des contrats à durée déterminée de trois mois à une année ont été suspendus, nous a révélé Moussa Achour, membre du syndicat du port d'Alger. Ces travailleurs se présentent quotidiennement au syndicat pour manifester leur mécontentement. Or il était possible de sauver ces emplois journaliers si un débat, élargi à l'ensemble des intervenants, avait été engagé avant cette mesure. L'interdiction de la marchandise non conteneurisée au port d'Alger ne devra pas concerner l'ensemble des produits puisque certains d'entre eux ne causent pas de problèmes de congestion, d'où la nécessité de les maintenir, a-t-il insisté. C'est une décision unilatérale à laquelle les partenaires n'ont pas été associés, a fait remarquer Moussa Achour, soutenant que la réception du rond à béton et des produits en vrac, par exemple, peut être maintenue au niveau du port d'Alger puisque ces produits sont déchargés directement dans les camions. Des solutions doivent exister pour préserver l'emploi des 650 ouvriers manutentionnaires, a insisté M. Achour, ajoutant qu'il est possible de maintenir la réception de certains produits au niveau du port d'Alger comme le ciment ou orienter les ouvriers vers d'autres structures. Le syndicat compte également mettre sur la table la revendication portant sur le renouvellement du conseil syndical dont le mandat a expiré il y a deux ans. Refusant d'attendre la tenue de la tripartite, les travailleurs du port d'Alger veulent engager les négociations sur la convention de branche. Par ailleurs, la Coordination nationale des syndicats des ports d'Algérie (CNSPA) a lancé un appel pour rencontrer le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, voire le président de la République. Réunis jeudi à Alger, les syndicats veulent exposer les problèmes socioéconomiques des travailleurs et des entreprises portuaires. Au sujet de la convention de branche de 2008, la coordination a noté qu'elle a été «dénoncée en temps voulu» par le partenaire social, mais a fini par être adoptée sans que la Sogeport ne juge utile d'inviter les représentants des travailleurs pour engager de nouvelles négociations. Concernant la Société de transport des hydrocarbures (STH), à qui on veut accorder de nouvelles prérogatives au détriment de «la stabilité et du devenir des travailleurs des ports», la coordination nationale a mis l'accent sur les préjudices matériels qu'auront à subir les entreprises portuaires d'Arzew, de Béjaïa et de Skikda concernées par ce projet.