Sans salaire ni travail depuis près de quatre mois, 620 journaliers du port d'Alger revendiquent la régularisation de leur situation. Des représentants de ces travailleurs ont rencontré hier le secrétaire général du ministère des Transports, après avoir tenu, dans la matinée, un rassemblement devant ce département. Selon l'un des représentants de ces travailleurs, le secrétaire général du ministère leur a promis de trouver une solution à leur situation qui dure depuis de longues années. Le même représentant a rappelé que des promesses de la Centrale syndicale ont été déjà prononcées en 2006 et 2007 sans qu'elles ne soient tenues par la suite. Les ouvriers manutentionnaires journaliers (OMJ) réclament la régularisation de leur situation et revendiquent la création de leur propre statut. «Certains d'entre nous travaillent comme journaliers depuis plus de dix ans sans que leur situation ne soit changée», nous a indiqué un journalier exerçant au niveau du port depuis six ans. Et pourtant, ajoute son collègue, père de trois enfants, une note du ministère des Transports datant de novembre 2008 exige la régularisation de la situation de tous les journaliers. Il était prévu de supprimer carrément cette appellation et que les journaliers soient recrutés comme contractuels ou soient confirmés comme dockers permanents. Malgré les trois séances tenues avec le ministère du Travail suite à l'émission de la note, «la situation des journaliers est restée inchangée», regrettent ces travailleurs dont certains sont des pères de famille et ont été contraints de vendre leurs biens mobiliers pour survivre. Le blocage se situe au niveau de l'administration du port d'Alger, affirment les ouvriers, selon lesquels «les journaliers des autres ports ont été régularisés». Ils dénoncent aussi le fait que certains ouvriers recrutés il y a juste deux ans ou moins soient confirmés alors que d'autres qui signent des contrats de trois mois depuis des années ne le soient pas encore. Le fait de travailler comme journalier signifie ne pas ouvrir aux droits sociaux et aux primes accordées à l'ensemble des travailleurs de l'entreprise portuaire d'Alger. «Je travaille depuis six ans et je n'ai jamais ouvert droit au congé», témoigne un jeune ouvrier. D'autres souhaitent que les dockers partis en retraite soient remplacés par les journaliers dont certains détiennent des diplômes universitaires. «Certains dockers, victimes d'accidents du travail sont morts», notent-ils, souhaitant qu'un hommage leur soit rendu à travers le recrutement ou la confirmation de leur progéniture. Les ouvriers regrettent, par ailleurs, la défaillance du syndicat du port d'Alger qui ne les a pas soutenus dans leur mouvement de protestation entamé il y a onze jours. Les OMJ sont à l'arrêt depuis le transfert des marchandises non conteneurisées vers les autres ports. Une décision qui a porté un grave préjudice à ces ouvriers qui revendiquent une solution. De leur avis, il serait possible de reprendre la réception de certaines marchandises au niveau du port d'Alger, citant notamment le fer, le bois et les produits chimiques. Ces produits sont directement transférés des bateaux aux camions, ce qui ne risque pas de provoquer de congestion au niveau du port, ont-ils insisté.