Ben que l'opposition rejette la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara à la présidentielle de janvier 2010, celui-ci ne cesse de s'imposer dans la cour de la politique, insistant sur sa candidature. Une réunion du Groupe de contact (GCI-Guinée) a été, en effet, à l'ordre du jour, hier à Abuja à l'occasion des élections en question. La junte au pouvoir a été représentée par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigée par le capitaine Camara qui s'est contenté d'une délégation conduite par le Premier ministre Kabiné Kamara. A la veille de cette rencontre, ce dernier a appelé les différentes parties de la crise à se ressaisir, indiquant que «les Guinéens doivent regarder droit devant eux et que les pyromanes de tout bord soient écartés». Des membres non permanents et permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des représentants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) ont pris part, également, aux réunions du GCI-Guinée. L'opposition unie au sein du forum des forces vives, quant à elle, s'est déplacée dans la capitale nigériane avec une délégation comprenant des leaders de partis politiques, des responsables syndicalistes et des personnalités issues de la société civile. Par ailleurs et au même moment, les syndicats - puissants - ont appelé la population à observer deux journées d'hommage, de compassion et de recueillement en guise de protestation et de solidarité, selon l'intercentrale syndicale qui a lancé un communiqué. Ainsi, hier et aujourd'hui devaient constituer un nouveau test de la mobilisation de l'opposition à la junte militaire et du degré de radicalisation du pays. Il est recommandé aux Guinéens de rester chez eux, qu'ils travaillent dans le secteur privé et informel ou dans une administration déjà totalement désarticulée. Dans le même temps, les dirigeants du front politico- syndical réuni au sein du Forum des forces vives devaient tenter de convaincre, hier à Abuja (Nigeria), les quinze ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ainsi que l'Union africaine d'accentuer leur pression sur la junte.