Premier dérapage en Guinée où l'opposition refuse la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef de la junte à l'élection présidentielle de janvier prochain. Au moins une dizaine de jeunes manifestants, qui ont essayé de rallier le stade du 28-Septembre de Conakry, ont été tués, onze autres ont été blessés, dont trois grièvement, et plus de trois cents, dont deux leaders de l'opposition ont été arrêtés par les forces de l'ordre qui ont reçu l'ordre d'interdire et de disperser tout rassemblement des «forces vives» de la Nation. Pour couper l'herbe sous les pieds à l'opposition, qui a maintenu son appel à la manifestation interdite, l'auteur du coup d'Etat du 23 décembre 2008, qui a promis de ne pas se présenter aux élections avant de se raviser, a décrété la journée d'hier «fériée», en commémoration du 28 septembre 1958 où la Guinée, alors menée par Sékou Touré, a voté non à la proposition française de rester dans la communauté française.