Le conflit autour de la gestion de la célèbre zaouïa de Sid Ali Moussa, commune de Souk El Tenine, dans la région de Maâtkas, au sud de Tizi Ouzou, est loin de connaître son épilogue en dépit des efforts consentis par plusieurs parties pour régler cet épineux problème. La semaine passée encore, sur les 9 villages que compte l'arche de Sid Ali Moussa, huit d'entre eux sont revenus à la charge. Dans un communiqué rendu public, ils ont interpellé le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlam allah, afin qu'il intervienne dans cette affaire qui dure depuis maintenant presque deux décennies. Ils réclament, en outre, la gestion collective de ce lieu de culte. Selon toujours les signataires du communiqué, les villageois d'Izaouiyène se sont emparés, d'une manière qu'ils qualifient d'illégale, des biens de cette zaouïa ainsi que de sa gestion, chose qu'ils déplorent. Ils revendiquent au passage sa restitution pour l'ensemble des 9 villages que compte l'arch Sid Ali Moussa, comme cela l'a toujours été auparavant. Cela en rappelant que le 21 novembre 1969, l'ex-ministre des Affaires religieuses de l'époque, El Arbi Sadouni, en présence des autres responsables locaux, avait procédé à l'installation d'un comité de gestion de la zaouïa de Sid Ali Moussa constituée de l'ensemble des responsables des 9 villages, ce qui a donné des résultats positifs. Une nouvelle mosquée a été construite, des étudiants (talebs) affluaient des quatre coins du pays, en plus de toutes les commodités de prise en charge. Malheureusement, selon toujours le communiqué, après l'avènement du terrorisme au début des années 1990, ce comité n'arrivait pas à renouveler l'autorisation dudit comité, de la part des responsables concernés de l'époque. Aujourd'hui, ces protestataires comptent user de tous les moyens légaux afin de récupérer leur zaouïa par toutes les voies légales et pacifiques. Il s'agit pour eux d'un patrimoine collectif à préserver collectivement. Pour rappel, la zaouïa de Sid Ali Moussa, a été fondée par Sid Ahmed Ben Youcef avant la conquête française. Ces derniers, en 1876, ont occupé ce lieu de culte. Il ne sera récupéré qu'après l'indépendance de notre pays. Les conflits autour de cette zaouïa ne datent pas, en effet, d'hier. Déjà du temps de la colonisation, disent les historiens, en 1929 et à l'insu des Izawiyen, un bail a été consenti au nouveau cheikh des tolbas, un certain Ben Reguieg Hamlat Abdelkader. Depuis, ces derniers n'ont pas hésité à intenter de nombreux procès à l'encontre du cheikh et du préfet d'Alger. Au fil des années, les choses sont restées telles quelles jusqu'à la mise en place d'une sorte de directoire collégial. Les choses ne se sont pas arrêtées là. Aujourd'hui ce lourd passif en matière de gestion de ce haut lieu de culte suscite encore l'ire des habitants des huit villages qui demandent leur part de gestion.