Le mouvement de protestation gagne la wilaya de Tizi Ouzou. La majeure partie des lycéens et des collégiens de la wilaya de Tizi Ouzou refusent de regagner les classes depuis jeudi. Hier, ils sont sortis massivement dans les rues de la ville des Genêts en bloquant le centre-ville, le rond-point et d'autres accès. Ils réclament, en plus des horaires de travail, qui sont très longs à leurs yeux, et de la surcharge des programmes scolaires, l'annulation de l'obligation du port du tablier. Ce dernier point est la revendication principale des potaches. Par ailleurs, nous avons appris que plusieurs localités de la wilaya ont suivi le mot d'ordre de grève, telles que Tigzirt, Makouda, Draâ Ben Khedda. Tôt le matin, des centaines d'élèves ont envahi l'artère principale de la ville, ont convergé vers le centre-ville pour fermer la circulation des heures durant et occuper la voie publique. «On se demande le pourquoi du port des tabliers alors que nous n'utilisons plus la craie pour écrire sur le tableau, puisqu'on travaille avec des marqueurs», fulmine un lycée questionné à ce sujet. Et une autre lycéenne d'ajouter : «Ce sont des pressions et cette fois-ci nous n'abdiquerons pas.» D'autres revendications sont aussi exprimées par les protestataires qui comptent plus que jamais aller jusqu'au bout de leurs revendications, telles que l'amélioration du repas de midi. Même topo à Draâ El Mizan. Là aussi, tôt dans la matinée d'hier, des centaines de lycéens sont sortis dans la rue pour dire non à ce qu'ils qualifient de sourde oreille de la tutelle. En effet, le lycée Ali Mellah de la ville de Draâ El Mizan a été complètement boudé par ses élèves. Vers 9h, ils étaient des centaines à avoir occupé la route qui passe à côté du lycée en question. En une vraie marée, ils ont marché jusqu'à la sortie ouest de la ville pour faire pression sur les élèves scolarisés au niveau du technicum pour qu'ils rejoignent le mouvement de protestation. La colère des lycéens est perceptible d'autant que le signe de leur expression a été violent. Signalons au passage qu'aucun acte de vandalisme n'a été enregistré. Ces lycéens ne savent pas s'ils vont reprendre les études aujourd'hui mais ils savent que leur mouvement risque de prendre de l'ampleur si le ministre de l'Education ne prend pas les mesure nécessaires pour apaiser la tension qui règne désormais dans le secteur de l'éducation. Même les élèves du CEM Frères Harchaoui ont adhéré au mouvement de grève hier. Ils étaient des dizaines à avoir occupé les lieux publics. La surcharge des programmes et la programmation des heures de travail sont à l'origine de ce mouvement de contestation.