Les études n'ont pas encore commencé officiellement à la faculté des sciences politiques et de l'information de Ben Aknoun. A peine deux ou trois cours ont été dispensés, mais, jusque là, rien n'est grave puisque les étudiants sont habitués à ce rythme au début de chaque année universitaire. On ne s'ennuie donc guère, on fait du va-et-vient tout au long de la journée, chaque étudiant et étudiante vaquant à quelques affaires personnelles. Le souci n'est pas là, il est plutôt à chercher dans les conditions d'hébergement très difficiles dans quelques cités U. En particulier, la résidence universitaire pour jeunes filles de l'ex-ITFC où le phénomène du squat des chambres par d'ex-étudiantes ou d'étudiantes n'ouvrant pas droit à l'hébergement pose d'énormes problèmes aux résidentes légales. Les étudiantes externes sont de plus en plus nombreuses à se réfugier dans la cité "Djilali Lyabès" où elles s'entassent à plusieurs dans une même chambre. Parfois, elles sont une dizaine à se disputer les quelques carrés de la chambre, et cette promiscuité est source de beaucoup de conflit… et de nuisances sonores pour le voisinage. La résidence est déjà surchargée avant l'arrivée de toutes les pensionnaires. Pour beaucoup de filles ayant droit à une chambre, les nouvelles bachelières notamment, il est délicat de décrocher une chambre. Même partagée à plusieurs, acquérir une chambre ici est un luxe. Selon certaines résidentes, " plusieurs chambres sont occupées par d'anciennes étudiantes, qui n'ont aujourd'hui aucune relation avec l'université ". Les résidentes accusent ces dernières d'utiliser leurs connaissances pour bénéficier d'une chambre en cité U. "Certaines connaissent des agents de sécurité au niveau de la cité, d'autres des personnes bien placées à l'université, à l'ONOU ou ailleurs qui interviennent pour elles ", affirment nos interlocutrices. Le plus étrange est que ces mêmes agents interdisent méchamment l'accès à l'intérieur de la cité aux non-résidentes même si celles-ci présentent leur carte d'étudiante. Le règlement en vigueur stipule en effet qu'aucune personne non autorisée ne peut franchir le seuil des cités U. Le phénomène n'est pas particulier à la cité U. " Djilali Lyabès ". Pratiquement, toutes les résidences universitaires vivent ce problème. Dans les cités de garçons, la situation est telle qu'il faut impérativement lancer un plan ORSEC pour les vider de leurs squatteurs. En attendant, les étudiants continuent à s'entasser à plusieurs dans de minuscules chambres pouvant difficilement abriter 2 personnes.