Le volume des déchets solides urbains collectés chaque jour s'élève actuellement à 900 000 t pour une population de près de trois millions d'habitants. Les décharges, en exploitation ou en cours de l'être, seront saturées dans un délai maximum de cinq ans, prévoient les cadres de Netcom. L'établissement de wilaya Netcom s'attend à plus d'une tonne de volume des déchets solides urbains à récupérer quotidiennement dans les quartiers de la capitale dès l'année 2010 générés par une population estimée à trois millions d'habitants. Cette projection sur le très court terme a été exposée hier par le représentant de cet établissement au cours des travaux de la troisième session annuelle ordinaire de l'APW qui se tiennent depuis dimanche dans la salle des conférences de l'ex-Comité populaire de la ville d'Alger (CPVA). Intervenant dans le cadre du débat ouvert entre les élus sur le dossier de l'environnement dans la première ville du pays, le représentant de Netcom a fait savoir qu'actuellement le volume quotidien des déchets collectés est de 900 000 t alors qu'en 2004, la collecte était de 656 000 t/j. Les membres de l'APW ont pu aussi savoir à cette occasion que l'établissement a doublé son parc roulant par rapport à celui de 2004. En fait, Netcom a pu acquérir 221 camions à bennes depuis cette date, précise-t-on. De plus, le plan de charge pour l'année 2009 porte sur l'acquisition de 60 autres camions tandis que 50 nouveaux camions devraient être achetés au cours de l'année prochaine, ajoute le conférencier. A ce jour, les acquisitions d'engins inscrites pour cette année ont été réalisées à un taux très faible, note l'intervenant. Il explique cette contre-performance par l'allongement des délais contractuels qu'exigent les fournisseurs. Les délais, explique-t-il, peuvent s'étaler sur sept, voire onze mois, d'où la lenteur observée dans l'exécution du programme de renforcement du parc roulant existant. Pour cette entité publique, les moyens humains et financiers ne se posent plus du moment que l'APW vote régulièrement des budgets importants pour la gestion de ce type d'établissements, leur développement et leur mise à niveau surtout en ce qui concerne le parc roulant, comme c'est le cas de Netcom. Malgré l'importance des moyens mis à sa disposition, Netcom n'arrive pas encore à vider les quartiers et les avenues de la capitale des déchets ménagers qui s'y entassent parfois en plein jour. A ce titre, le représentant de l'entreprise a mis en évidence le peu d'engagement de la population génératrice de ces déchets. Selon lui, les équipes de Netcom interviennent cinq fois par jour dans certaines communes (Hydra…), trois fois dans d'autres (Alger-Centre…) sans pour autant mettre un terme à la présence des ordures sur la voie publique. Cette logique des priorités adoptée par l'établissement risque-t-elle de créer des dysfonctionnements dans la chaîne de collecte, en favorisant une collectivité au détriment d'une autre ? L'intervenant n'a rien dit de tel mais les habitants du quartier Docteur Trolard, dans la commune d'Alger-Centre, ont exprimé la semaine passée leur mécontentement devant ce qu'ils ont qualifié de laisser-aller des équipes de Netcom qui interviennent, selon eux, de façon irrégulière et procèdent à une collecte partielle des ordures. Le non-respect des horaires est donc mis en évidence par les cadres de l'établissement, appelant la presse notamment à se mobiliser pour sensibiliser les citoyens à ce sujet. Autre volet abordé, la collecte durant la journée. Netcom a commencé à travailler en 2008 dans la collecte nocturne avec l'intention de la généraliser aux 27 communes où il intervient régulièrement. A la fin, cette option a été abandonnée faute de la mobilisation de la population, indique-t-on. La collecte durant la journée, reconnaît le conférencier, est à l'origine des embouteillages. Dans beaucoup de cas, les automobilistes sont obligés de se déplacer selon le rythme de travail des éboueurs, comme c'est le cas à Bab Azzoun (La Casbah) ou à la rue Malika Gaïd (El Biar). Dans la salle des conférences de l'ex-CPVA, on a évoqué également le problème de la dégradation du mobilier de collecte comme les bacs en plastique. Jusqu'ici, Netcom avance le taux de 44% de mobilier placé dans les quartiers dégradé ou carrément hors d'usage. Même avec ce taux, cet organisme considère que ce problème a été atténué ces dernières années. Saturation des décharges dans 5 ans Pour Netcom, les choses sont claires : l'efficacité du réseau de collecte à la source des déchets solides urbains dépend en grande partie du comportement des citoyens. En amont, cependant, c'est un autre souci qui se pose : les décharges publiques. A ce titre, l'établissement a averti que dans un délai de cinq ans au maximum toutes les décharges publiques actuellement en exploitation ou en cours de l'être seront saturées. Selon le conférencier, il faut dès maintenant trouver de nouveaux lieux d'entreposage des déchets collectés. Les membres de l'APW ont également appris que la décharge publique de Oued Smar est toujours en activité, même si en parallèle une étude est cours pour faire de ce lieu un jardin public. «Il y a 1000 camions qui entrent chaque jour à la décharge de Oued Smar. En attendant sa fermeture définitive, il faut penser à trouver un autre endroit d'entreposage pouvant accueillir un même volume de déchets quotidiennement», affirme l'orateur.