La procureure avait sonné l'hallali et le détenu était bouche bée que les demandes dures et lour des de Benkhettou qui a réussi à convaincre à moitié la présidente et laissé maître Morsli arracher l'autre moitié de la peine pour le vol commis la nuit, bien que l'inculpé ait nié. Mais devant tant d'évidences, même si le témoin avait balbutié, il est allé à ce que voulait le tribunal. Ce mardi, la justice s'est prononcée. Le jeune condamné a décidé depuis le box d'interjeter appel. Maître Amine Morsli s'en occupe.Le vol commis la nuit est puni par l'article «sec» 354 du code pénal. Deux présumés voleurs étaient en action, puis c'est l'alerte. Le premier prend ses jambes à son cou. Le second, Mehdi K. est pris, un portable à la main, selon les uns, sans, selon un autre témoin. Et ce sera ce dernier qui sera entendu par le magistrat instructeur. Et toujours selon la défense, le témoin aurait dit la chose et son contraire. Il ne serait même pas sûr d'avoir vu Mehdi, l'appareil en main. Et devant Imène Boudmagh, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Boufarik, le détenu nie. Djamila Benkhettou, la jeune représentante du ministère public, va requiert deux ans ferme, sans même sourire, ne craignant nullement l'«attaque» de l'avocat de Mehdi qui avait pris la précaution de relever les manches de sa robe noire, comme le faisait, il y a une vingtaine d'années, son valeureux papa, maître Hadj Rachid Morsli. Maître Amine Morsli, l'avocat de Mehdi, s'attelle sur l'alinéa 2 de l'article concernant le vol de portable. «Il y a eu vol d'un portable durant une nuit d'une lune. Il n'y a tout de même pas un cambriolage ou un déménagement de meubles. Ils étaient deux cette nuit-là. Mon client a été interpellé alors que l'autre est enfuie. En gens de droit, il y a beaucoup de zones d'ombre dans ce dossier. Même le témoin a fait des déclarations contradictoires. «La victime n'a pas vu Mehdi, le témoin n'est pas si sûr que ça. Il y a doute, et le doute joue en faveur de l'inculpé» a balancé Amine, sûr de son assaut face à Boudmagh, tolérante lorsqu'elle «renifle» le doute dans une affaire, surtout que le fameux témoin n'a pas daigné répondre au tribunal en vue de l'édifier par un témoignage net. C'est pourquoi, devant tout le temps qu'aura duré la mise en examen, maître Morsli a eu tout le temps d'échafauder les scénarios possibles et imaginables. La lecture du verdict redonnera à l'avocat et à son client un petit sourire, car la peine prononcée était loin des demandes de Benkhettou. L'an de prison ferme était la conviction du tribunal. L'appel est mis en joue par le jeune condamné qui a informé son défenseur.