En attendant l'institution du permis à points et celle du permis de conduire probatoire, nos juges du siège jonglent déjà avec le nouveau code la route et le brevet professionnel pour le transport public des voyageurs et de marchandises. Et donc, l'attente peut aller dans le sens de l'épuisement, les magistrats font avec. C'est ainsi que le procès tenu à Boufarik a vu une juge couper la poire en deux vu que l'inculpé de conduite en état d'ivresse avait été stoppé avant une catastrophe... La conduite en état d'ivresse mène en taule, c'est sûr que le nouveau texte du code la route né de l'ordonnance n°09-03 du 22 juillet 2009, relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, était tombé à point à Boufarik en ce doux automne 2009 où les chauffards invétérés ne veulent pas laisser le volant après avoir bu. Il est aussi vrai que chaque inculpé de cette nature pris en flagrant délit se cache les oreilles, les yeux et la raison derrière l'absence d'accident C'est inouï il faut donc un drame pour se remettre sur les rails du respect de l'ordonnance du 22 juillet 2009. La présidente avait timidement abordé le côté préventif de cette loi, elle avait même grondé l'inculpé avant de presque lancer un vibrant appel aux automobilistes présents dans la même salle d'audience autour des mesures coercitives contre les personnes ne respectant pas les règles élémentaires de la circulation routière. Maître Amine Morsli va plaider en douceur face à Imène Boudmagh, la juge du mardi de Boufarik. «Ici la loi est claire mais il y a lieu de souligner que 0,78g va à l'encontre de la loi. 0,20g est véritablement dur à avaler pour les auteurs de ce délit», a dit le jeune maître Morsli qui abondera dans le sens de la personnalité de ce père de famille, les circonstances atténuantes constituées par l'absence de sinistre. Avant lui, Djamila Benkhettou, la jeune représentante du ministère public avait pris un peu de liberté avec la complicité du tribunal tolérant ce jour de novembre d'énoncer entre les dents les lourdes peines pour réprimer l'état d'ivresse au volant, un état «défini comme étant un état se caractérisant par la présence d'alcool dans le sang à un taux égal ou supérieur à 0,20 g par mille millilitres». La procureure allait sauter sur l'occase pour ne laisser à l'inculpé aucune circonstance atténuante. «L'absence de catastrophe n'excuse rien, ni personne», conclut Djamila avant de requérir une peine de prison ferme de deux ans ! Fidèle à sa réputation de magistrate tolérante, Boudmagh inflige cette peine mais assortie du sursis. Maître Amine Morsli, l'avocat de Omar S. est heureux, plus heureux que son client qui semble être revenu de loin et très loin.