Les participants à la rencontre sur «la violence morale en milieu professionnel» ont recommandé la nécessité de produire un texte de loi pour protéger les victimes de harcèlement moral en milieu professionnel. Ce texte de loi pourrait constituer un moyen de défense pour les victimes de harcèlement moral, eu égard aux répercussions néfastes de ce phénomène sur la santé de l'individu et son rendement au travail, suggérant dans ce sens que l'article portant sur la dignité du travailleur dans le code du travail n'est pas suffisant et mérite d'être actualisé en adéquation avec «le phénomène qui a pris des proportions alarmantes dans le monde du travail». Le spécialiste en médecine du travail et chef d'une équipe de recherche sur ce sujet, Hachlafi Hamid a estimé qu'il est nécessaire d'élaborer un plan de prévention et de prise en charge des victimes du harcèlement moral avec l'implication de toutes les instances dont notamment les médias qui jouent un rôle important de sensibilisation sur ce phénomène. Ce plan permettra une meilleure compréhension des facteurs et des causes de la violence psychologique et son impact sur la santé du travailleur et son rendement professionnel, pour la prise en charge des victimes. «Le harcèlement moral en Algérie demeure un tabou», a-t-il dit en substance. Le professeur Benahmed de l'université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem a estimé, dans une communication abordant l'aspect psychologique, que «la création de groupes de travail pluridisciplinaires composés de médecins du travail, de psychologues et de juristes au sein des entreprises est nécessaire pour instaurer les règles de "l'art d'écoute" aux victimes et au harceleur, dans le règlement d'éventuels problèmes du genre». La rencontre à laquelle ont participé médecins, sociologues et psychologues, a vu l'exposé des résultats d'une enquête effectuée en 2008 par l'équipe de recherche citée, ciblant 1000 personnes activant dans des établissements hospitaliers publics de la wilaya d'Oran. Cette enquête a révélé 16,7% de victimes de harcèlement moral parmi cet échantillon. Un taux de 9,6% parmi eux ont démissionné de leur poste et 15,3% ont eu recours aux tranquillisants.