«La Russie n'avait pris aucun engagement vis-à-vis de l'Opep au sujet des réductions», a déclaré le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, et d'ajouter à ce propos : «Avant toute autre considération, ce sont les intérêts de la Russie qui primeront dans la prise d'une telle décision.» De cette manière, Moscou signifie clairement aux membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) qu'elle n'est pas encore prête à appuyer ses décisions. Le ministre de l'Energie de la Fédération de Russie a exclu pour l'instant une telle initiative, malgré les critiques faites par l'Opep au sujet de son pays qui a profité de la baisse de production décidée en 2008 (4,4 millions de barils/jour ont été retirés du marché). La Russie a pu, dans ce contexte, devenir le numéro un des exportations pétrolières au monde et engranger 10 milliards de dollars. Ce qui lui a valu des critiques de la part des pays membres de l'Opep, notamment du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui lors du sommet de Vienne en avril a tenu à souligner que la Russie n'a rien fait pour la stabilité du marché pétrolier. Interrogé sur cette question, le ministre russe a affirmé qu'«officiellement, il n'y a pas d'incompréhensions» entre Moscou et l'organisation pétrolière et de faire savoir : «Nous menons depuis longtemps un dialogue constructif avec l'Opep. Nous avons examiné toutes les questions et nous sommes aujourd'hui unanimes à estimer que la Russie et l'Opep doivent poursuivre leur coopération.» Cela dit, la Russie et l'Opep devraient tenir d'ici la fin de l'année un colloque conjoint pour examiner les perspectives de développement de leur partenariat, a indiqué lundi à Moscou le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko. «J'ai envoyé une invitation officielle» aux responsables de l'organisation et «je pense que la décision finale sera prise dans les prochains jours», a déclaré le ministre à la presse. Début septembre, M. Chmatko avait indiqué que son pays est prêt à renforcer sa coopération avec l'Opep mais qu'il n'envisageait pas d'en devenir membre. «Nous n'avons aucune intention d'adhérer à l'Opep, nous allons coopérer», avait-il déclaré à l'issue d'un entretien à Saint-Pétersbourg avec le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Ben Hamad Al Attiyah. Sans citer les domaines dans lesquels sera nouée la coopération, le ministre russe a confirmé à travers ses déclarations que l'Opep ne pourra plus compter sur la Russie pour influer sur le marché. Le seul domaine de coopération possible est la réalisation de projets d'investissement en commun, notamment dans le raffinage car la plupart des pays pétroliers exportent de l'or noir brut et importent à coups de devises les produits raffinés.