On le croyait réservé aux ados, or l'acné touche de plus en plus de femmes. Mais si chez les premiers, les boutons apparaissent plutôt sur les joues et le front, chez les secondes, ils sont surtout localisés sur le cou, le menton, le long de la mâchoire jusqu'au lobe de l'oreille. Leur aspect aussi est différent : les lésions sont inflammatoires, profondes, douloureuses, avec un risque important de cicatrices. Les dermatologues ont du mal à expliquer cette explosion des cas d'acné chez l'adulte, mais quelques pistes se profilent. Inutile de se priver : l'alimentation ne semble jouer qu'un rôle minime, voire nul. Le tabac, en revanche, figure au banc des accusés. Tout comme l'abus de cosmétiques mal adaptés, la pollution, le stress et les fluctuations hormonales. Une question d'hormones Les déséquilibres hormonaux, la prise ou l'arrêt d'un contraceptif oral, la pose d'un stérilet hormonal ont des répercussions chez celles dont la peau est très sensible aux androgènes. D'où une production excessive de sébum, voire des poussées d'acné. Parlez-en à votre dermato et à votre gynéco. Ils vous aideront à trouver la solution la mieux adaptée. Ainsi, les pilules contenant certains progestatifs permettent de réguler la production de sébum. Comment y venir à bout ? Avec l'aide de dermatologue et des cosmétologues, il est possible de s'en débarrasser pour de bon sans avoir à piocher dans les produits des ados ! Des masques à l'argile Les gommages, bien trop agressifs sont à mettre aux oubliettes. Pour nettoyer une peau acnéique en profondeur sans l'irriter, optez plutôt pour l'argile verte. Grâce à ses propriétés absorbantes, elle assainit l'épiderme, resserre les pores et favorise une cicatrisation en douceur. Comment bien préparer votre masque : versez de l'eau de camomille, apaisante, dans un bol. Ajoutez de l'argile en poudre jusqu'à obtenir une pâte onctueuse, et cinq gouttes d'huile essentielle de citron, un antiseptique naturel. Appliquez en couche épaisse sur le visage et le cou. Rincez à l'eau tiède dès que l'argile commence à sécher. Prenez le temps de faire ce soin deux fois par semaine. Hydrater la peau Les peaux acnéiques ont elles aussi besoin d'être hydratées. Le matin, bien entendu, pour les préserver des agressions extérieures tout au long de la journée. Mais également le soir, une trentaine de minutes après l'application des traitements prescrits par le dermatologue. Le but: compenser l'effet desséchant et irritant de ces produits. De nombreuses marques proposent des crèmes à la fois hydratantes, matifiantes et séborégulatrices, qui sauront répondre à vos besoins. Mais veillez bien à ce qu'elles soient non comédogènes. Dérivé de la vitamine A, l'isotrétinoïne est plus connu du grand public sous le nom de Roaccutane®. Il donne de très bons résultats chez les adolescents. Chez l'adulte, il est réservé aux acnés importantes ou récidivantes. Il est contre-indiqué en cas de grossesse. En conséquence, il n'est prescrit qu'aux femmes sous contraception. Le laser, c'est radical Votre acné est vraiment très sévère ? Elle résiste aux traitements locaux, aux antibiotiques, aux cures d'isotrétinoïne ? Le laser peut venir à bout de lésions rebelles, kystiques en particulier, ou estomper des cicatrices. N'hésitez pas à en parler à votre dermatologue. Tous les médecins ne pratiquent pas cette technique, mais le vôtre pourra au besoin vous orienter vers un confrère. Le coût des séances, non prises en charge par la Sécurité sociale, varie beaucoup suivant le type de laser utilisé. Recourir aux nettoyages de peau et aux peelings doux Triturer vous-même vos boutons ne fera qu'aggraver les choses. Et les esthéticiennes peuvent vous débarrasser de vos points noirs, mais pas intervenir sur les microkystes. Seul un nettoyage de peau spécifique, effectué par un dermatologue, peut les enlever sans laisser de marques. Il consiste à faire une petite incision, précédée ou suivie d'une application d'acide glycolique ou trichloracétique. Ces séances de nettoyage de peau sont plutôt désagréables, mais pas douloureuses. Vous en ressortirez toute rouge, mais ça en vaut vraiment la peine. Quant au peeling à l'acide glycolique, il donne de bons résultats sur l'acné et est en général bien toléré. La sensation de brûlure durant le soin est légère, les rougeurs s'estompent vite et la desquamation est très superficielle. On a tout au plus l'impression d'avoir pris un coup de soleil. Comptez en moyenne trois à six séances espacées de quinze jours. Protection solaire obligatoire ! Le soleil est un faux ami de l'acné : si l'on note souvent une amélioration durant les mois ensoleillés, c'est parce que les ultraviolets ont un effet anti-inflammatoire. Mais ils entraînent aussi un épaississement de la couche cornée : les pores ont tendance à se boucher, les comédons et microkystes se multiplient… D'où un effet «rebond» au retour des vacances. Sans oublier que le soleil fait très mauvais ménage avec la plupart des traitements antiacné prescrits par le dermatologue. Dès le début du printemps, il faut donc adopter une bonne protection solaire, qui peut remplacer votre crème hydratante ou s'appliquer dessus, tout simplement. Les traitements locaux Si l'acné est légère, l'application chaque soir de soins prescrits par le dermatologue, associés à une bonne hygiène, peut suffire à enrayer le problème. Les crèmes contenant des dérivés de la trétinoïne permettent de diminuer la taille de la glande sébacée et la production de sébum, tout en favorisant le renouvellement cellulaire. Quant au peroxyde de benzoyle, il lutte contre l'inflammation et le développement des bactéries. Ces produits nécessitent des précautions d'emploi pour être bien tolérés. Ils doivent être appliqués sur une peau propre et sèche. Sinon, la pénétration des actifs est plus importante. Et en très petite quantité, comme le conseille le dermatologue, si vous ne voulez pas que votre peau rougisse et se mette à peler. Enfin, ces traitements sont photosensibilisants. Il faut donc bien vous protéger du soleil, même en ville et même au printemps. Une cure de zinc Pris en cure de plusieurs mois, le zinc agit sur «Propionibacterium acnes», la bactérie responsable de l'acné. Il limite l'inflammation et favorise la cicatrisation. Seule contrainte : les gélules se prennent au moins trente minutes avant les repas ou deux heures après. Elles sont associées à un traitement local, car les résultats sont parfois longs à se faire sentir. Pour les personnes sujettes aux troubles digestifs, il suffit de prendre les gélules avant le coucher pour ne pas être ballonné. À noter : ce traitement est contre-indiqué durant le premier trimestre de grossesse.