Si les femmes font de plus en plus d'infarctus du myocarde, elles en meurent de moins en moins, même moins que les hommes. Selon deux études parues dans les Archives of Internal Medicine, c'est dans la population jeune que la tendance est le plus marquée. La mortalité par infarctus du myocarde des jeunes femmes a d'ailleurs diminué trois fois plus que celle des hommes de la même tranche d'âge. Quand on parle de population à risque d'infarctus du myocarde, l'image qui vient spontanément à l'esprit est celle d'un homme de plus de 50 ans, sédentaire, fumeur, aimant la bonne chère et plutôt bedonnant, rarement celle d'une femme de plus de 50 ans, sédentaire, fumeuse et aimant la bonne chère. Et pourtant, la société évolue et avec elle l'épidémiologie des facteurs de risques cardio-vasculaires. En adoptant des comportements à risque, en particulier le tabagisme, les femmes, longtemps considérées à l'abri, ne sont plus suffisamment protégées par leur statut hormonal. D'après une enquête californienne sur près de vingt ans, la répartition classique hommes/femmes tend à s'inverser. Depuis quelques années, alors que la prévalence des infarctus diminue chez les hommes, elle augmente chez les femmes. Le fossé traditionnel entre les sexes se comble. Ainsi, dans la tranche d'âges 35-54 ans, la prévalence de cet accident est passée de 2,5% sur la période 1988-1994 à 2,2% sur la période 1999-2004 chez les hommes, alors qu'elle a augmenté chez les femmes de 0,7% à 1%. D'autre part, selon des épidémiologistes d'Atlanta, ce sont les femmes jeunes qui ont le plus bénéficié de la diminution de la mortalité post-infarctus. Des études antérieures avaient indiqué que la mortalité hospitalière liée à cet accident était bien plus élevée chez ces femmes que chez leurs homologues masculins, probablement en raison de facteurs de risques plus marqués, en particulier le diabète et les antécédents d'accident vasculaire cérébral. L'équipe du Dr Viola Vaccarino a ainsi analysé les données de plus de 916 000 patients ayant eu un infarctus et inscrits dans le registre national sur la période 1994 à 2006. Elle montre que la mortalité hospitalière a diminué considérablement pour les deux sexes, mais de façon plus marquée chez les femmes.