Le nom de Ali Zamoum, le militant, le moudjahid, le bon, le pieux, mais surtout l'humaniste, est intimement lié à tous les combats : pour la révolution, la démocratie, l'amazighité... Il est impensable de citer Ighil Imoula sans faire référence à ce grand homme des causes justes. Ali Zamoum est né le 20 octobre 1933 à Boghni. Son père étant instituteur, il étudiera en compagnie de son frère Mohamed, plus connu durant la révolution sous le pseudonyme de colonel Si Salah, qui était au début des années 1950 secrétaire du centre municipal, l'école primaire de Boghni. Ali Zamoum sera arrêté en février 1955. Son arrestation s'est produite après un accrochage auquel avaient pris part les colonels Ouamrane et Si Salah, son frère. Après son arrestation, il sera condamné à mort et incarcéré dans de nombreuses prisons, aussi bien en Algérie qu'en métropole. Après l'indépendance, il sera nommé comme premier préfet de Tizi Ouzou, mais ne restera pas longtemps à ce poste. Quelques années plus tard, il occupera des postes de responsabilité au sein de l'administration centrale, notamment au ministère du Travail. Après son départ à la retraite, Dda Ali, comme on aimait à le surnommer, créera, lui qui a grandement contribué à la création de l'action culturelle des travailleurs de Kateb Yacine, l'association Tagmats en 1996, qui active jusqu'à aujourd'hui. Cette association œuvre dans le domaine de l'action sociale. Elle prend en charge plus particulièrement les cancéreux pour lesquels elle collectait des médicaments et apportait aide et assistance. Nous avons eu à le voir en œuvre dans ce gigantesque travail en accompagnant, de jour comme de nuit, le transfert de malades vers le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou jusqu'aux derniers jours de sa vie. Ali Zamoum, décédé le 28 août 2004, a aussi laissé un ouvrage de référence intitulé Tamurt Imazighen. Mémoires d'un survivant 1940-1962, éditions Rahma, Alger, 1993. «A 14 ans, j'ai quitté l'école, et assez vite je me suis détaché des jeunes de ma génération. Tout simplement, je fréquentais plutôt les militants du parti», écrit-il dans son livre. Un peu plus loin on peut lire ce témoignage : «Quelques jours avant la réunion de Betrouna, j'avais reçu de Krim Belkacem (proclamation du 1er novembre, ndlr) un texte que je devais reproduire en milliers d'exemplaires.» Sa vie durant, il a été le militant de toutes les causes citoyennes, lui qui a vécu dans l'humilité parmi le siens jusqu'à son dernier souffle. Il est décédé à l'âge de 71 ans à l'hôpital Paul-Brousse, à Villejuif près de Paris.