Seize personnes, dont des élus et des employés à l'APC de Bouzaréah, ont créé une «association de malfaiteurs» escroquant leurs clients en leur octroyant des décisions falsifiées de cession de lots de terrains constructibles contre de fortes sommes d'argent. Le juge a prononcé des peines allant de 2 à 20 ans de prison, alors que le procureur avait requis 5 à 15 ans. Le tribunal criminel près la cour d'Alger a prononcé, samedi soir, des peines allant de 2 ans de prison avec sursis à 20 ans de prison ferme contre les seize accusés pour constitution de bande de malfaiteurs et falsification d'écritures publiques consistant en des décisions d'octroi de lots de terrain constructibles situés dans la commune de Bouzaréah. La plupart des mis en cause sont des fonctionnaires de l'APC. Ainsi selon l'APS, le tribunal a condamné par contumace à 20 ans de prison ferme, Lazri Toufik (fonctionnaire à l'APC), Rezzoug Meriem et Dris Lamia (qui escroquaient leurs victimes par le truchement d'une agence immobilière). Une peine de 6 ans de prison ferme, a été prononcée contre les dénommés Attal Amer, Sahraoui Ahmed, Bounedjas Madjid et Rezzoug Mohamed (fonctionnaires à l'APC et intermédiaires). Le tribunal a aussi condamné à 3 ans de prison ferme Bendjeddi Ismaïl, chef de cabinet à l'APC, et Mesbah Kahlerras, du service de l'urbanisme. Concernant les deux militaires impliqués dans le dossier, Benlegmari Lahsen et El Hadi Mohamed, accusés de corruption et d'usurpation d'identité, ils ont été condamnés à 2 ans de prison ferme alors qu'une peine de 3 ans de prison avec sursis a été prononcée contre Djedir Hamid et Nadjar Hamid respectivement, troisième vice-président de l'APC de Bouzaréah et responsable de l'environnement. De plus, Sekal Redouane, chef de service d'équipement à l'APC, Saouli Naïma, fonctionnaire au secrétariat général de l'APC ainsi que Derraji Abdelhafid, technicien de l'urbanisme, ont été condamnés à 2 ans de prison avec sursis. Selon l'arrêt de renvoi, les accusés ont escroqué leurs victimes par le truchement d'une agence immobilière ou par des tiers, et leur ont remis des décisions falsifiées d'octroi de lots de terrain moyennant d'importantes sommes d'argent tout en utilisant des décisions et des sceaux falsifiés. Pour rappel, le procureur a requis, vendredi soir, des peines allant de 5 à 15 ans de prison ferme contre les seize accusés. Les agissements de se groupe ont été remarqués début 2008. Une des victimes de l'escroquerie, qui aurait eu lieu au courant de l'été 2007, s'est en fait présenter quelques mois après devant les services de sécurité pour déposer plainte. De cette façon, le groupe a été mis hors état de nuire et certains de ses membres sont actuellement sous mandat de dépôt. Le gérant de l'agence immobilière a reconnu les faits qui lui sont imputés, les fonctionnaires de l'APC ont tenté de nier devant le tribunal ce qu'ils ont déjà déclaré au cours de l'enquête préliminaire.