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A nos amis français qui nous ont soutenu
Contribution de l'émigration
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 11 - 2009

Au moment où l'Algérie célèbre le 55e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954, il convient de situer l'importance de l'événement par rapport au contexte politique actuel, tant sur le plan interne que sur le plan international.
Nos souvenirs, nos pensées vont en premier lieu à nos glorieux chouhada, tombés au champ d'honneur les armes à la main, et aux millions de civils victimes d'une guerre d'extermination ayant causé la mort d'un million et demi de chouhada. En effet, des crimes contre l'humanité furent commis sur notre peuple, entre 1954 et 1962, ils s'ajoutent à ceux de 1830 à 1954.
Cette date marquante de l'histoire de l'Algérie, c'est aussi l'occasion pour le peuple algérien en général et les moudjahidine encore vivants en particulier de rendre un vibrant hommage à nos amis français qui nous ont aidés, soutenus, hébergés et protégés au péril de leur vie. Ils ne sont pas seulement nos amis, ils sont nos frères.
A Henri Curiel, mort il y a quelques années, à Francis Jeanson, décédé récemment, l'Algérie indépendante vous renouvelle ses sincères remerciements pour le soutien inestimable que vous lui aviez témoigné au péril de votre vie. Vous étiez les soldats du droit et, en aidant l'Algérie, vous aviez aidé aussi votre pays qui avait violé les principes des droits de l'homme sur lesquels est fondée votre démocratie, votre Etat.
Le message de condoléances adressé par le président de la République Abdelaziz Bouteflika à la famille de Francis Jeanson est un témoignage fort qui vient du cœur, adressé à tous nos amis français appelés par la presse française «les porteurs de valises». Dans ce message, le président souligne avec force que «Francis Jeanson fut et restera dans la mémoire du peuple algérien un frère de combat et d'espoir dans l'élaboration d'une relation amicale entre les nations algérienne et française, enfin débarrassées des scories du temps colonial».
Francis Jeanson n'est pas le seul. D'autres Français respectueux des droits de la personne humaine et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes se sont aussi opposés, à leur manière, à la guerre d'Algérie. Ils se sont opposés à l'envoi de soldats pour la guerre d'Algérie. Ils étaient 121 à avoir fait diffuser un manifeste sur «le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie».
C'est au moment même du déroulement du procès des 23 éléments du «réseau Jeanson» devant la cour de sûreté de Paris au mois de septembre 1960 que le «Manifeste des 121» est publié et diffusé dans toute la France.
Ces 23 personnes, formant l'élite intellectuelle de la France, dont Francis Jeanson, en fuite, sont inculpées pour «atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat», pour le compte du FLN, une «association terroriste» , selon l'acte d'accusation. «Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien.»
Le texte est signé par 121 personnes, composées d'écrivains, d'universitaires et d'artistes qui constituent l'élite intellectuelle d'avant-garde de la France). Dans ce manifeste, ils affirment sans crainte, «pour les Algériens, la lutte, poursuivie, soit par des moyens militaires, soit par des moyens diplomatiques, ne comporte aucune équivoque. C'est une guerre d'indépendance nationale». Mieux, ils déclarent :
«Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien.

- Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français.
- La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à détruire le système colonial, est la cause de tous les hommes libres.» (cf. encadré la liste des 121). En apportant votre aide au peuple algérien pour se libérer du joug du système colonial, vous avez contribué à barrer la route au fascisme et à la dictature des généraux «félons» et aux criminels de l'OAS qui étaient prêts à prendre le pouvoir en France après l'attentat contre le général de Gaulle.
Effectivement vous êtes des hommes libres, l'avant-garde de la France. Vous n'aviez pas trahi votre pays, au contraire vous ne faisiez que défendre les principes de liberté, d'égalité et de fraternité contenus dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 que votre peuple a arrachée au prix d'énormes sacrifices. Vous êtes la France pour le respect du droit des gens et non la France de la «force qui prime le droit».
Vous représentez la France de Louis Blanc, de Sully Prudhomme, des Communards..., votre pays est, en se référant à Louis Blanc, citant le penseur anglais : «Dieu veuille, disait un jour le plus profond penseur d'Angleterre, Stuart Mill, que jamais la France ne vienne manquer au monde ! Le monde retournerait dans les ténèbres.» Le philosophe anglais disait vrai.
Elle est un flambeau à la lueur duquel tous les peuples marchant du côté de la justice, et comme il est porté à travers les tempêtes, il ne faut pas s'étonner si quelquefois, sous le vent de l'aquilon, il vacille et semble près de s'éteindre. Or c'est la France qui tient ce flambeau ! «C'est ça le rôle de la France dans le monde.» (L. Blanc).
Je laisse le soin à nos amis français encore en vie, qui nous ont soutenus, d'admirer cette belle citation de l'humaniste français Sully Prudhomme qui disait : «Je tiens de ma patrie un cœur qui la déborde, et plus je suis français, plus je me sens humain.» C'est-à-dire il nous renseigne que la France est une nation affectueuse, pleine d'urbanité, au cœur débordant.
En ce jour du 55e anniversaire du 1er novembre 1954, les cadres et militants de l'Association de l'ex-Fédération du FLN en France saluent le rôle accompli avec courage, dignité et respect des principes des droits de l'homme, par nos amis français, principes qu'il avaient appris sur les bancs des écoles, lycées et universités de leur pays.
Comme certains veulent le faire croire, ils n'étaient pas des traîtres et n'avaient pas leur regard du côté de la barrière. Au contraire, ils avaient dignement représenté leur pays, comme le disait l'ancien président de la République, Ahmed Ben Bella : «Cela nous a prémunis contre la haine.» Merci les dignes représentants de la France démocratique.
En cet anniversaire du 1er novembre 1954 que commémore la nation avec respect et dignité pour ses martyrs, l'Algérie tend encore une fois une main fraternelle à la France pour discuter sans passion du douloureux contentieux(1) de la guerre d'Algérie pour lui trouver une solution définitive et établir entre elles des relations solides, denses, sur la base d'un traité d'amitié, de paix et de coopération.
Aussi, «le moment est venu où tous les intellectuels du monde entier, notamment les intellectuels européens, de décoloniser leur histoire et d'exiger de leurs Etats de réparer les préjudices qu'ils ont commis sur les anciens peuples colonises»(2). Sur ce plan, le président Abdelaziz Bouteflika, au nom de l'Afrique, avait dit : «Les ex-colonisés ne demandent pas d'indemnisation matérielle, mais seulement une reconnaissance morale par rapport au préjudice commis par le colonialisme et l'esclavagisme.»


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