Le 4 novembre 1979 en fin de matinée, quelque 400 «étudiants islamiques» prennent d'assaut l'ambassade américaine à Téhéran. La garde des marines présente sur place les retient pendant à peu près deux heures, pendant que le personnel détruit les documents sensibles. Lorsque les «étudiants» voient de la fumée s'échapper des bâtiments, ils forcent le passage et prennent 53 personnes en otages, auxquelles s'ajouteront trois autres, capturées au ministère des Affaires étrangères. Ils réussissent néanmoins à saisir des documents classifiés des services de renseignement américains, qui ont été publiés par la suite en Iran, en persan et, dans une moindre mesure, en anglais. Ces documents sont disponibles en 2008 sous forme de CD en Iran et sur internet. L'élément déclencheur de cette crise est l'hospitalisation le 22 octobre 1979 à New York de l'ancien dirigeant iranien réfugié au Mexique, le chah Mohammad Reza Pahlavi. Extrêmement diminué par la maladie, le Chah est installé au Palais Koubeh avec les membres de sa famille. Transféré d'urgence, il doit se faire à nouveau opérer à New York. Les ravisseurs réclamaient alors son extradition contre la libération des otages. Fin 1980, après la défaite de Carter aux élections au profit de Ronald Reagan, la mort du chah le 27 juillet et le début de la guerre Iran-Irak, la voie de la négociation semble préférée. Les États-Unis font appel au ministre des Affaires étrangères algérien, Mohamed Seddik Benyahia, pour servir d'intermédiaire. C'est grâce aux efforts diplomatiques de ce dernier, à la finesse de ces négociations et à sa crédibilité la libération des otages est décidée en échange du dégel des fonds iraniens et de la promesse qu'aucune poursuite judiciaire ne sera lancée contre les autorités iraniennes (Accords d'Alger).