Au slogan officiel « mort à l'Amérique », ils ont brandi d'autres, comme « mort aux dictateurs » L'opposition iranienne qui conteste la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad et qui veut forcer ce dernier à « ouvrir la voie à plus d'opportunités, de prospérité et de justice » pour le peuple, semble loin de s'essouffler. Elle a saisi le 30e anniversaire de la prise d'otages à l'ambassade américaine, un événement qui est commémoré annuellement pas des manifestations populaires dans toute l'Iran comme une victoire sur l'Oncle Sam, pour descendre dans la rue. Téhéran, Ispahan, Kermânchâh, Chiraz, Arak et Tabriz, ont eu, malgré la mise en garde de l'ayatollah Khamenei à l'opposition, la menace de la police contre toute manifestation illégale, l'usage des gaz lacrymogènes par les forces antiémeutes, les arrestations et …la coupure du réseau de téléphonie mobile à l'Université pour empêcher la propagation des informations, leurs lots de rassemblements et de cortèges qui n'auraient pris fin qu'après plusieurs heures d'affrontements avec la police. Au slogan officiel « mort à l'Amérique », ils ont brandi d'autres, comme « mort aux dictateurs » et laissé le grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri déclarer que la prise d'otages était « une erreur ». Selon un site de l'opposition, Mehdi Karoubi, un des chefs de l'opposition et candidat malheureux à la présidentielle du 12 juin, a été battu par des policiers. Selon l'agence officielle Irna, les manifestants ont mis le feu à des poubelles, cassé les vitres de bus et attaqué des policiers. Le 4 novembre 1979, soit sept mois après la proclamation de la République islamique par l'ayatollah Khomeiny, 300 à 400 étudiants islamistes ont pris d'assaut l'ambassade américaine avant de prendre en otage ses 52 diplomates en réponse au refus de Washington de remettre au nouveau régime, le Shah Mohammed Reza Pahlavi et sa fortune. Leur position restera inchangée jusqu'au 20 janvier 1981, jour de la prise de fonction du président Ronald Reagan, le successeur de Jimmy Carter et au terme d'un accord conclu entre Washington et Téhéran, grâce à une médiation algérienne. A Washington, Barack Obama a aussi commémoré cet « anniversaire » en appelant l'Iran, après un hommage au «courage» et au «sacrifice» de ces Américains «injustement retenus en otage», à quitter « le chemin du soupçon, de la méfiance et de la confrontation ».