L'association des parents d'élèves du lycée Okba Ibn Nafaâ attend avec impatience la prochaine audience concernant le verdict annoncé au début du mois, qui implique cinq élèves dans une affaire d'atteinte à l'emblème national. Mustapha Tiliouine, vice-président de l'association, a jugé cette situation comme étant catastrophique, estimant qu'une prochaine audience, dont la date n'est pas encore fixée, sera peut-être une aubaine pour les élèves condamnés ainsi que pour leurs parents, précisant qu'il y a eu cassation de la part de ces derniers qui estiment qu'une année de prison ferme et 50 millions d'amende est démesuré. Ces élèves pourraient éventuellement bénéficier d'un allègement de la peine et, pourquoi pas, d'une libération, selon la même source. Notre interlocuteur a souligné par ailleurs que jusque-là les dates des audience concernant cette affaire n'ont pas été communiquées à l'association. «En tant que représentants des parents d'élèves du lycée Okba, nous n'avons été invités à aucune des audiences précédentes», a-t-il déclaré, ajoutant que leur présence en tant que témoins à cette audience pourrait changer le verdict. Les faits remontent à deux mois. Il s'agit, rappelons-le, de cinq élèves de terminales du lycée Okba qui ont arraché le drapeau national pour le remplacer par le drapeau français, tout en écrivant «Vive la France». Le ministre de l'éducation, Boubekeur Benbouzid, a considéré cet acte comme étant un délit car «portant atteinte à l'emblème national». Il déclarera en outre que les autorités concernées ne tolèrent pas ce genre de comportement «car, à leur âge, les enfants ont quitté les bancs de l'école pour la défense de notre pays». Il a ajouté : «Ces enfants seront bannis de manière pédagogique.» Le vice-président des parents d'élèves du lycée Okba a rappelé que le ministère de l'Education est catégorique quant au sort de ces jeunes lycéens. «Beaucoup d'encre a coulé sur cette affaire mais le problème est loin d'être résolu», s'exprime-t-il en se posant la question si réellement ce verdict est une solution. «J'ai posé cette question à la commission nationale», a-t-il déclaré. Malgré le rassemblement qui a eu lieu devant le lycée Okba pour demander la clémence du ministre juste après l'arrestation des élèves, ce dernier a, rappelons-le, maintenu son engagement de les poursuivre en justice. Il fallait prendre en compte les conditions M. Taliouine pense par ailleurs que le jugement ne s'est pas basé sur le contexte socio-familial des élèves, expliquant que ceux-ci fréquentent un lycée populaire et vivent dans un quartier (Bab El Oued) où 80% des jeunes endurent de terribles problèmes sociaux. «Il est vrai que l'état psychologique de ces jeunes individus est normal mais il n'en demeure pas moins qu'une petite projection dans leur vie sociofamilial aurait été bénéfique en matière d'allègement du procès», a souligné notre interlocuteur, rappelant qu'il est «de toute façon rare de trouver un psychologue dans nos établissements scolaires. Chose qui est censé être réalisée sur recommandation du ministère de l'Education, il y a longtemps». Avant de conclure : «Avec ce verdict, nous avons allongé la liste de harraga sur laquelle figurent 25% de ces désespérés qui prennent clandestinement le large.»