Les membres de la commission de l'économie et des finances de l'APN ont salué la réponse favorable du chef du gouvernement qui a permis aux ministres de répondre aux questions des membres de cette commission à propos de la situation de chaque secteur. M. Taâzibt, du PT, a indiqué que ces auditions, tenues en prévision des débats sur la loi de finances 2010, qui débuteront à la mi-novembre, ont été une occasion pour beaucoup de ministres de demander«de l'aide à travers des amendements de certaines dispositions de cette loi de façon à permettre de régler certains problèmes qui sévissent», a-t-il souligné. C'est le cas, entre autres, du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui a posé le problème des casiers dans les établissements scolaires. «Une opération qui devrait être assurée par les collectivités locales, lesquelles connaissent beaucoup de difficultés financières et sont incapables de concrétiser ce projet et de soulager ainsi les élèves des cartables lourds de plus de 30% de leur poids», a-t-il expliqué. «C'est d'ailleurs un amendement que nous allons proposer», a-t-il fait savoir lors de son passage à la Chaîne III lors d'un débat organisé sur le projet de la loi de finances 2010. M. Taâzibt a estimé que le gouvernement n'a fait aucun recul par rapport aux choix fondamentaux visant la protection de la production algérienne et la préférence nationale dans le partenariat et l'investissement, «ce qui signifie que les dispositions de la loi de finances 2010 ont tenu compte des différents signaux de danger lancés par la Banque d'Algérie sur l'échec de la politique de contre-réforme et la privatisation, lesquelles ont été à l'origine de la fermeture de 1200 entreprises», a-t-il précisé. Le député du PT relève certaines insuffisances ayant trait notamment à la politique des ressources humaines dans la mesure où les budgets alloués restent en deçà des besoins et des attentes exprimées par les travailleurs. «Les travailleurs attendent plus et les sommes prévisibles ne répondent pas encore aux préoccupations exprimées par les différentes franges de la société», a expliqué M. Taâzibt. Le député est revenu sur les circonstances dans lesquelles cette loi a été élaborée, marquées par de fortes pressions locales et une grande ingérence étrangère «qui n'ont pas empêché le gouvernement de maintenir le cap», a-t-il fait remarquer. Ces mesures sont capables, selon lui, d'éviter à notre pays un véritable danger qui guettait certains secteurs stratégiques dont l'apport est indiscutable dans l'amélioration du taux de croissance. Il a précisé que les investissements prévus émaneront essentiellement du secteur public vu que le secteur privé reste incapable de réaliser les performances attendues. Le même député a évoqué le déficit enregistré dans le domaine du logement qu'il faut trouver des mécanismes pour les combler ainsi que les conséquences de l'application de la contractualisation sur les équilibres de la caisse de sécurité sociale. Développement industriel : quelle issue ? M. Khelafou du MSP a relevé, de son côté, les différentes mesures prises pour soutenir le logement et créer l'emploi. Il s'est interrogé, cependant, sur le projet de réaménagement du secteur industriel «lequel a fait l'objet d'un véritable tapage médiatique mais dont nous n'avons toujours pas vu les actions concrètes prises pour le mettre en œuvre», a-t-il précisé. M. Khelafou dira que cette loi n'a rien apporté de nouveau car le plus important a été fait dans la LFC 2009. «Nous regrettons d'ailleurs que cette loi n'ait pas été débattue pour éviter certaines mesures qui s'avèrent contraignantes», dira-t-il. Le député du RND, M. Maouche, a relevé, quant à lui, l'évolution rapide et importante du budget de l'équipement de 7,6% et des mesures fiscales reconduites pour promouvoir l'investissement local et la création d'emplois. Il a estimé, cependant, que les prévisions de cette loi en matière de volume d'importation fixé à plus de 36 milliards de dinars «ne reflète pas vraiment cette volonté de réduire les importations car ce chiffre devrait être moins important vu la batterie de mesures prises pour réglementer ce secteur», a-t-il souligné. Il est évoqué le taux de croissance hors hydrocarbures projeté pour la fin de l'année 2010 à 5,5%, «qu'on doit aussi améliorer». Sur un autre plan, M. Maouche a relevé que les besoins sociaux sont encore loin d'être satisfaits puisque «la croissance n'est pas appuyée sur la production nationale». Il répondra aux critiques faites sur les accords commerciaux signés par l'Algérie à l'existence d'un véritable problème de compétitivité. «Ce qui nécessite une véritable mise à niveau des entreprises pour les outiller des moyens de concurrence et réduire ainsi les importations», dira-t-il. Les députés ont également soulevé la question de la création de société de capital d'investissement par les banques qui ont pour mission «de s'intégrer dans les capitaux des entreprises en difficulté pour éviter leur effondrement». Ils ont relevé le retard enregistré dans la mise en application de ce texte qui a été adopté depuis trois ans.