Le dépistage précoce des troubles liés au handicap mental, notamment ceux de la petite enfance, ainsi que l'insertion socioéconomique des personnes vivant avec un handicap mental ont constitué les principaux thèmes d'un séminaire dont les travaux se sont ouverts samedi à Alger en présence de 50 prfessionnels algériens, libanais, tunisiens et français. Organisé par la Fédération des associations des handicapés moteurs (FAHM) dans le cadre de la promotion des droits des handicapés mentaux en Méditerranée, ce séminaire professionnel se veut un cadre d'échange d'expériences entre experts afin de mutualiser et capitaliser leurs savoirs et savoir-faire. Mme Nouara Saâdia Djaffar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, a relevé, dans son intervention à l'ouverture du séminaire, «la grande importance» du dépistage précoce du handicap mental chez l'enfant et l'insertion sociale de la personne handicapée. «Echanger les expériences entre professionnels du bassin méditerranéen en vue de répondre aux enjeux majeurs du diagnostic précoce du handicap mental, surtout chez le nourrisson, devra contribuer grandement à éviter les souffrances que le handicap mental peut engendrer à l'encontre de l'individu et de la société», a-t-elle dit. Mme Djaffar a affirmé, dans le même cadre, qu'«il faut assurer une insertion adéquate et équilibrée en faveur des personnes en situation de handicap mental au sein de la famille et de la société au même titre que les autres citoyens». «L'Etat algérien accorde à cette catégorie de citoyens une attention importante au niveau de la prévention et à travers la mise en œuvre des programmes bionatal et la santé scolaire», a-t-elle souligné. Mme Djaffar a rappelé, dans ce contexte, que l'Algérie avait lancé, en 2006, le programme de santé mentale avec une enveloppe de 6,6 milliards de dinars, visant entre autres le renforcement de la décentralisation des soins afin de les rapprocher des bénéficiaires et à élargir le nombre des centres intermédiaires. «L'Algérie accorde un intérêt particulier aux enfants en situation de handicap par le biais des programmes divers, à l'instar du plan national d'action, afin d'améliorer leur situation et les intégrer dans la société», a-t-elle conclu. Absence de centres de diagnostic La présidente de la FAHM, Mme El Mamri Atika, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre internationale qui traite du dépistage et du diagnostic précoce de l'enfant porteur d'un handicap mental est «la première d'une trilogie, dont la seconde se déroulera au Liban en 2010 et la troisième en Tunisie en 2011». «Il faut donner un sens au dépistage qui doit être fait en vue d'une insertion adéquate et donner des perspectives de qualité de vie déjà pour le nourrisson en situation de handicap mental», a-t-elle souligné. Elle a déploré, par ailleurs, l'inexistence de centres de diagnostic en Algérie. «Il n'existe pas en Algérie des centres pluridisciplinaires où l'enfant, en situation de handicap mental, peut être pris en charge à travers des équipes pluridisciplinaires afin de lui tracer un projet de vie et d'insertion qui soit le plus qualitatif possible». Lors de son intervention, le représentant de l'ambassade de France en Algérie, Jean Toussaint, a souligné toute la pertinence du projet, co-financé par le ministère français des Affaires étrangères, en vue de la promotion des droits des handicapés mentaux en Méditerranée. Il a ajouté que le repérage précoce du handicap mental est «décisif» pour l'avenir de l'enfant afin de lui permettre une insertion sociale adéquate. La représentante de l'association française Santé Sud (maître d'œuvre du projet), Mme Nicole Hansen, a rappelé pour sa part que son association intervient depuis 1992 en Algérie, à travers la prise en charge des personnes en situation de handicap. «Les enfants souffrant de troubles ont besoin de soins de qualité et d'une prise en charge pluridisciplinaire en vue d'une meilleure insertion socio-économique», a-t-elle souligné.